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1 Novembre 2025 à 19h47
Mathilde Pallon - Co-fondatrice, rédactrice et photographe
Mon œil de photographe capture ce que ma plume de journaliste raconte. Passionnée d'art et de culture, je traduis ma curiosité en récits, visuels ou écrits. Mon objectif : offrir un regard neuf sur mes sujets et partager le plaisir de la découverte d'une manière qui vous captive.
Champion du monde poids lourds WNBF, Samuel Hartman a fait de la discipline extrême du bodybuilding un art de vivre. Rencontre, le 25 octobre 2025, à l’occasion du GP Prestige à Avignon, avec un athlète méthodique, passionné et lucide, qui défend un sport de précision autant qu’un équilibre mental. Entre rigueur scientifique, héritage familial et esthétique « Golden Era », il incarne une nouvelle génération de champions français.
« Au départ, je voulais simplement me tester », confie Samuel Hartman. Sportif depuis toujours, il découvre la musculation avant de se lancer, par curiosité, dans une première compétition. « J’ai toujours eu cet esprit de défi, raconte-t-il. Et dès ma première scène, j’ai su que c’était plus qu’un sport. »
Aujourd’hui champion du monde poids lourds de la fédération WNBF, il évoque un parcours construit sur la discipline et la constance. « Tout est planifié des mois à l’avance : entraînements, nutrition, récupération. Rien n’est laissé au hasard. »
Dans ce sport, la précision est une seconde nature. « Le matin, je sais exactement combien de grammes de protéines, de glucides ou de lipides je dois consommer. Même l’eau et le sel sont mesurés. » Son quotidien alterne entre phases de prise de masse et de sèche, selon le calendrier des compétitions. « En période “off”, je m’autorise un peu plus de liberté sociale ; en “prépa”, c’est une vie d’horloge. »
Une exigence qui ne laisse aucune place à l’improvisation : « Le bodybuilding, c’est la somme de milliers de petits choix cohérents. »
Pour tenir sur la durée, le mental est aussi essentiel que la fibre musculaire. « Il faut savoir se reposer, profiter des proches, voyager, vivre un peu. On peut vite s’enfermer dans la discipline et s’oublier soi-même. » L’athlète insiste sur la notion d’équilibre : « C’est en décrochant parfois qu’on revient plus fort. »
Car derrière la force brute, il y a la fragilité humaine : fatigue, solitude, pression du résultat. « Avoir un bon entourage, c’est vital. Ce sont eux qui t’aident à garder les pieds sur terre. »
S’il considère le bodybuilding comme un sport, Samuel Hartman y voit aussi une part d’art. « Le posing, c’est ce qu’il y a entre les juges et nous. C’est comme un pneu entre la voiture et la route : c’est le point de contact. » Spécialiste de cette discipline scénique, il travaille chaque geste comme une chorégraphie. « Ce n’est pas seulement montrer un corps, c’est raconter un travail. »
Parmi ses souvenirs, un moment reste gravé : sa carte professionnelle obtenue en 2021. « Je ne visais que la victoire junior. Mon père, ancien bodybuilder, était là. Quand j’ai gagné, il m’a rejoint sur scène. Nous avions tous les deux les larmes aux yeux. »
Sur les réseaux sociaux, Samuel partage ses entraînements, ses réflexions et ses routines. « Je n’ai pas commencé pour inspirer, mais pour montrer ce que je faisais. Puis j’ai vu que cela motivait des gens. » Aujourd’hui, il se considère autant comme athlète que comme passeur. « Si j’ai une influence positive, c’est la plus belle récompense. »
Sur la scène internationale, il reconnaît que la France reste en retrait. « Nous manquons peut-être de culture du haut niveau dans ce domaine, mais les choses évoluent. Les réseaux montrent les réalités du sport : la rigueur, la diète, les sacrifices. » Pour lui, la nouvelle génération est prometteuse. « On voit de plus en plus de Français ambitieux. Il faut maintenant que certains franchissent le cap mondial. »
Après son titre mondial, Samuel Hartman a quitté la WNBF pour rejoindre la fédération NPC, tremplin vers le prestigieux concours Olympia. « Je veux d’abord décrocher ma carte pro, puis me qualifier pour Olympia. C’est un rêve d’enfant. »
Inspiré par les icônes des années 1970 et 1980, il revendique une esthétique « Golden Era » : physiques harmonieux, posing expressif, élégance rétro. « Je veux remettre au goût du jour cette époque, celle où les athlètes ressemblaient à des héros de bande dessinée. » Et, peut-être un jour, s’installer à Los Angeles, berceau de cette culture. « Là-bas, je me sens à ma place. Mais je resterai toujours français. »
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