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1 Novembre 2025 à 15h43
Jérôme Chaudier - Rédacteur en chef et président
Jérôme Chaudier explore les coulisses culturelles et locales du Grand Avignon. Journaliste et développeur, il mêle passion du théâtre, regard critique et innovation numérique. Engagé auprès des artistes et du territoire, il défend une information libre, exigeante et proche des habitants comme des visiteurs.
Le 25 octobre 2025, le concours GP Prestige a réuni à Montfavet (Avignon) des athlètes venus de toute la France pour une première édition axée sur la qualité du show, l’impartialité du jury et la valorisation des compétiteurs. Pensé comme un « open » non affilié à une fédération, l’événement revendique des critères clairs et une mise en scène soignée afin d’offrir une véritable vitrine au bodybuilding. Rencontre avec les organisateurs qui expliquent leur démarche, leur choix des catégories et leurs ambitions pour 2026.
Comment est né le GP Prestige ?
Nous voulions redonner au bodybuilding français une vraie scène, à la hauteur de la passion des athlètes. Depuis une quinzaine d’années, les compétitions s’étaient appauvries : il manquait des événements structurés, visuellement forts et respectueux des compétiteurs. Nous avons relevé le défi d’organiser à Avignon un concours complet et exigeant. Tout s’est monté en quelques mois, avec pour seule ambition de proposer un spectacle crédible dès la première édition.
Pourquoi avoir choisi Avignon ?
Avignon s’est imposée naturellement. C’est un carrefour stratégique entre Marseille, Montpellier et Lyon. Une ville accessible, dynamique et dotée d’un public curieux. Nous voulions aussi mettre en avant notre territoire, qui manquait d’un grand rendez-vous de ce type.
En quoi votre compétition se distingue-t-elle des autres ?
Par son exigence. Nous avons veillé à une évaluation juste et transparente, sans arrangements ni favoritisme. Nous avons également souhaité que chaque participant bénéficie d’une véritable mise en lumière : déroulement fluide, scénographie soignée, bande sonore travaillée et valorisation individuelle sur scène. Enfin, les récompenses financières ont été pensées à la mesure de l’investissement des athlètes afin de rappeler que ce sport mérite reconnaissance et respect.
Combien de personnes travaillent à l’organisation ?
Quatre responsables coordonnent l’événement, entourés d’une trentaine de bénévoles. Chacun a apporté son expérience, notamment dans la préparation physique et la mise en valeur scénique des athlètes.
Quel est le profil des compétiteurs ?
La majorité venait de France, mais nous avons aussi accueilli quelques athlètes étrangers. L’un d’eux, venu initialement comme entraîneur, a choisi de concourir après avoir découvert la scène. Un signe fort de l’attractivité du concours.
Comment avez-vous déterminé les catégories et l’ordre des passages ?
Nous avons retenu les divisions reconnues dans le milieu : bodybuilding, physique classique, catégorie masculine, bikini ou wellness pour les femmes. Chaque catégorie est subdivisée selon la taille ou le poids. L’ordre de passage respecte la logique des grands rendez-vous internationaux.
Qui composait le jury ?
Des athlètes et entraîneurs expérimentés, tous dotés d’un solide palmarès national ou international. La présidence du jury était assurée par un ancien juge professionnel de la Fédération internationale (IFBB), garant d’une évaluation rigoureuse et cohérente.
Quels critères sont privilégiés ?
Trois éléments sont essentiels : le volume musculaire, la condition physique - c’est-à-dire la définition et la maîtrise - et la symétrie. En somme, un équilibre harmonieux entre puissance, esthétique et homogénéité. Selon les catégories, l’accent varie : on recherche, chez les participantes en bikini, une silhouette athlétique mais naturelle, tandis que la catégorie wellness met en avant une musculature plus développée du bas du corps.
Le concours s’est ouvert au handisport. Quelle est votre approche ?
Nous ne parlons pas d’inclusion mais d’égalité. Chaque athlète, qu’il soit valide ou non, mérite de voir son travail reconnu. Le bodybuilding repose sur la rigueur, la discipline et la détermination : ces valeurs sont universelles. Nous avons donc tenu à intégrer le handisport dans le programme, sans distinction de traitement.
Quel public souhaitiez-vous toucher ?
Historiquement, le public du bodybuilding est constitué d’initiés. Nous voulons ouvrir cette culture au grand public, casser les préjugés et montrer que ce sport est un art du corps, un travail d’équilibre et d’esthétique. Le GP Prestige se veut un lieu de découverte et de respect, pas seulement de compétition.
Quels retours avez-vous reçus ?
Très encourageants. Athlètes, entraîneurs et spectateurs ont salué la fluidité de l’organisation, la qualité de la mise en scène et la justesse des résultats. Beaucoup nous ont confié qu’ils n’avaient pas connu un concours de ce niveau depuis longtemps. Pour une première édition, c’est une réussite collective.
Et la suite ?
Nous préparons déjà l’édition 2026. L’objectif est de doubler la capacité d’accueil, d’élargir le nombre de catégories et d’attirer davantage d’athlètes. Nous aimerions, à terme, proposer un modèle où la participation des compétiteurs serait gratuite, soutenue par des partenaires et par la billetterie. Avignon restera notre ancrage, mais nous sommes ouverts à d’autres territoires si l’occasion se présente.
En tant que photographe et journaliste, nous avons pris un réel plaisir à couvrir cette première édition du GP Prestige. Découvrant pour la première fois une compétition de bodybuilding, nous avons été impressionnés par la rigueur, la mise en scène et la qualité de l’organisation. Le déroulé de la journée, d’une fluidité exemplaire, a permis au public comme aux athlètes de profiter pleinement du spectacle.
L’atmosphère, à la fois concentrée et bienveillante, reflétait l’esprit voulu par les organisateurs : exigence, équité et respect. Le public, nombreux, a répondu présent. Sourires, encouragements, émotions : autant de signes d’une réussite partagée. Un événement à la fois sportif et humain, qui redonne au bodybuilding la place qu’il mérite.
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