Marguerite Romeuf - Critique Culture
Immergée dès sa naissance dans un univers artistique par une mère danseuse et un père acteur, Marguerite Romeuf, de son nom de comédienne Marie-Line Rossetti, développe le goût et la curiosité pour la création en théâtre contemporain et classique, en danse, opéra et peinture.
Du 5 au 23 novembre 2025, la Galerie L’Agora à Eyguières accueille une série d’événements autour de la nature et du vivant : expositions, conférences, rencontres, sorties et ateliers pour enfants. Le Parc naturel régional des Alpilles (PNRA) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO PACA) y participent activement.
Comme une petite souris, je me suis glissée en cet après-midi ensoleillé du 4 novembre, dans la Galerie.
L'Agora à Eyguières.
C'était jour d'installation.
En ce mois de novembre, la part belle est faite à la préservation de notre environnement !

J'ai vu arriver les artistes, deux photographes.
Aurélia Gragnano, la première, suivie un peu plus tard de David Tatin.
Tous deux chargés de leurs grandes boîtes d'où jaillirent leurs œuvres.
Toutes furent sorties de leurs emballages, puis déposées tantôt au sol, tantôt directement accrochées, lorsque leur place apparut évidente.
Floriane, qui nous avait successivement accueillis, et présentés les uns aux autres, et qui gère à merveille la dynamique de ce lieu, endossa le rôle de cheffe d'orchestre dans cette douce valse des photographies d'Art, qui furent accrochées dans les salles en enfilade de cette charmante galerie.
Comme un sourcier à la recherche de l'eau, Floriane entreprit une recherche de l'harmonie, mettant en écho les personnalités différentes des deux artistes, tous deux talentueux.
Aurélia Gragnano a fait le choix d'encadrements très présents, avec un fond blanc qui souligne ses photos...des gros plans (proxyphotographie) de fleurs, d'insectes, de feuilles, de textures.
Sa pratique nous révèle l'infiniment petit.
Immergée dans la nature, avec laquelle elle cultive une intime connexion, elle privilégie la lumière naturelle et retouche très peu ses images.
Chez elle, « chaque photo naît d'une émotion ».
« Ce que je photographie n'est jamais un hasard, c'est une rencontre », écrit-elle dans son livre d'or.
Sa démarche de photographe se situe entre sensibilité, observation et humanité.
Cette photographe autodidacte, aux multiples compétences, cavalière proche des animaux, tantôt fleuriste, tantôt créatrice de bijoux de luxe, et même cheffe d'équipe dans la logistique de transport, nous propose un regard à la fois précis et poétique sur un vivant infiniment petit.
Généreuse, la voilà qui offre une chance de gagner une macrophotographie de 60 cm sur 80 cm intitulée « Vert-de-gris », par tirage au sort le 23 novembre !
David Tatin, lui, a privilégié un encadrement discret, à peine visible, même texture, le bois, même couleur, laissant totalement place à ses photographies.
Biologiste de formation et ancien acteur de la conservation de la nature, sa préoccupation d'artiste demeure guidée par ce lien, si fragile et essentiel, qui unit l'humain à son environnement.
Son approche est géographique, souvent en lien avec l'Histoire, et les enjeux politiques.
Il s'imprègne des espaces, marche, observe, prend le temps.
Il évolue dans la nature, s'intéresse aux cols franchis par les espagnols fuyant la guerre civile d'Espagne (1936-1939), aux frontières, mais aussi aux abords des villes, comme Portbou en Catalogne.
Certaines de ses photographies sont des gros plans, d'autres des visions de plans plus larges, presque lointains.
David Tatin a choisi des procédés de création lents, sténopé, papier positif, cyanotype, privilégiant la recherche de justesse entre fond et forme.
Le sténopé est un dispositif optique sans lentille, qui permet à la lumière de se propager en ligne droite.
Le papier positif permet de réaliser des tirages sans avoir besoin d'un négatif.
Le cyanotype, procédé monochrome négatif ancien, permet d'obtenir un tirage bleu de Prusse.
David Tatin expose à Malaucène, au pays basque, à Arles, à Paris.
Il donne aussi des conférences et publie des livres.
Sa démarche de fond en tant qu'artiste peut se qualifier d'activiste dans la défense de l'environnement et du vivant.
Il se plaît à dire : « C'est un combat qui est une source d'émerveillement ! »
L'émerveillement, on l'éprouve nous aussi en découvrant, au détour d'une salle, les maquettes confectionnées par des enfants de 5 à 7 ans, qui participent aux cours d'arts plastiques des A.I.L.
Elles sont exposées dans la pièce au ton gris-bleu, qui met en valeur les couleurs de ces maquettes sur le thème du vivant et de l'environnement. Les enfants les ont fabriquées avec des éléments de récupération. Elles évoquent joliment la nature !
Pour cette occasion, la Ligue de Protection des Oiseaux et le Parc Naturel Régional des Alpilles se joignent à la dynamique de la Galerie L'Agora. Car, certes, il y a l'exposition de photographies d'art, et de maquettes des enfants, mais sont annoncées deux conférences :
- « Les plantes médicinales de Provence » animée par Claude Siméon, le vendredi 14 novembre à 18h.
- « Le tissu vivant des Alpilles » avec Jean-Michel Pirastru, le mercredi 19 novembre à 18h.
- Une sortie ethnobotanique avec Claude Siméon est prévue le samedi 15 novembre à 13h30.
- Une rencontre avec des protecteurs de la biodiversité aura lieu le samedi 15 novembre de 10h à 12h.
Et pour les enfants :
- des jeux et animations autour des animaux et de l'environnement avec Romain Blanc le mercredi 12 novembre de 15h à 17h.
- un atelier créatif avec le groupe de parents d'élèves le samedi 22 novembre de 15h à 16h30.
Toutes et tous sont gardiens du vivant à Eyguières !
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