Théâtre de la Semeuse à Nice : une programmation 2025-2026 sous le signe de la diversité

Le Théâtre de la Semeuse dévoile pour 2025-2026 une programmation ambitieuse et éclectique, fidèle à sa mission de diffusion, de création, et de formation. Situé dans le Vieux-Nice, ce lieu de 100 places climatisé est devenu un véritable carrefour culturel qui accueille non seulement des spectacles de théâtre mais aussi de danse, de musique, des compagnies régionales, et de nombreux projets émergents.

Une saison riche et multiple

Pour cette nouvelle saison, le théâtre continue de proposer près d’une centaine de représentations, mêlant spectacles jeunes publics, créations contemporaines, revisites de classiques, et partenariats avec des compagnies locales et nationales. On y retrouve par exemple :

• Le spectacle jeune public Lulu s’élance de Thierry de Pina, une fable écologique portée par une tortue aventurière.
• Le concert « Belle voci ou de l’influence italienne au style allemand », autour des traditions baroques et de la voix.
• La création de danse contemporaine Séismes de la compagnie Le Sixièmétage qui explore la chute et l’ascension, métaphores d’une époque en tension.

Focus sur Le Mardi à Monoprix

Parmi ces propositions, la pièce Le Mardi à Monoprix d’Emmanuel Darley mérite un coup de projecteur. Trois fois récompensée, elle raconte l’histoire de Marie-Pierre, qui chaque mardi se rend dans un Monoprix pour s’occuper de son père veuf dans le quartier où elle a grandi. Ce cadre simple, presque banalisé, devient le lieu d’une exploration des liens familiaux, des responsabilités, de l’usure du quotidien et de la tendresse qui s’y tisse.

C’est un spectacle qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des œuvres « de proximité » que la Semeuse aime proposer : simples en apparence, mais riches en émotion, en résonnance sociale et en humanité. Le choix de ce texte met en lumière le désir du théâtre de ne pas seulement divertir, mais aussi de questionner, de toucher, de rapprocher. Pour le public, c’est l’occasion de se retrouver dans une salle de quartier accessible et de vivre un moment fort, intime.

Nouveaux temps forts : trois spectacles à ne pas manquer

Voici trois spectacles que la programmation met particulièrement en avant, chacun très différent des autres, mais tous porteurs de sens.

L’élégant de 10h

Cette création de Corine Verrando & Stéphane Le Dû est annoncée comme un texte-musical qui interroge le temps, l’âge, l’amour et la transformation personnelle. Un jour, un coup de fil de l’hôpital annonce qu’« l’autre n’est plus ». Resteront les souvenirs de Paris, du métro, du cinéma, du cabaret, du théâtre… Il y a ici un secret familial lourd qui peut enfin prendre voix. Le texte rappelle que « il n’y a pas d’âge pour tomber amoureuse, pas d’âge pour se réinventer… pas d’âge pour oser ».

Le spectacle est joué au Théâtre de la Semeuse en janvier 2026. Il s’adresse à tout public et met en scène des artistes (Céline Cabon, Sylvain Guiné, Isabelle Tosi) accompagnés par la merveilleuse Aurore Illien au piano/chant. Un spectacle à la fois intimiste, musical et émotionnel.

La beauté du geste

Ce spectacle est programmé au Théâtre de la Semeuse en février 2026. Il propose un « seule en scène » où musique populaire, chansons d’amour et contes se mêlent. « Toutes les chansons parlent d’amour ! » annonce la description. Muriel Revollon y parcourt des histoires d’amour libres, légères, mêlées à la nostalgie des 45 tours, à l’envie de fête, aux envolées lyriques.

Le spectacle invite à sourire de nos désirs, de nos folies amoureuses, de nos espoirs et de nos déceptions. Pour qui aime la musique, la poésie, un peu de légèreté et de nostalgie, ce spectacle est un vrai moment de partage.

Mon château-corps

Cette création de la Compagnie B.A.L. (Bal d’Arts Légers) et du metteur en scène Thierry Vincent est un moment fort de la saison : plus engagé, plus tendre et plus porteur d’un propos sociétal. Programmée pour fin mars 2026 (27, 28, 29 mars), l'histoire suit une fillette qui, après une agression, doit se reconstruire. Elle dialogue avec son « château-corps » (métaphore d’un corps blessé qu’il faut réapprendre à habiter, aimer, habiller, sentir). Un hommage à la jeunesse, à la force intérieure des enfants.

Après la représentation, un débat est organisé, animé par un(e) psychologue, ce qui renforce l’ambition éducative et sociale de cette proposition.

Pourquoi cette saison est-elle particulière ?

Plusieurs raisons à cela :

• Le lieu poursuit son engagement de formation : des cours de théâtre rassemblent une centaine d’élèves chaque année.
• Il renforce son rôle comme plateforme de création : la troupe de La Semeuse produit un ou plusieurs spectacles par an, et accueille des compagnies régionales.
• La diversité des genres et des publics : du jeune public à l’adulte, du spectacle musical à la danse, de la reprise au projet inédit, le programme illustre une volonté de ne pas s’enfermer dans une seule catégorie.
• Le cadre de proximité : en plein Vieux-Nice, le théâtre rappelle que la culture est aussi au cœur de la cité, accessible, conviviale, ancrée dans le quotidien.

La saison 2025-2026 du Théâtre de la Semeuse s’annonce riche, chaleureuse, ouverte. Elle confirme ce que le lieu est depuis longtemps : un espace de proximité, un creuset culturel, une scène attentive aux réalités humaines.

En mettant à l’honneur des œuvres comme Le Mardi à Monoprix, L’élégant de 10h, La beauté du geste ou Mon château-corps, le théâtre affirme qu’il croit encore au pouvoir du théâtre de « parler » aux gens, avec les gens, pour les gens. Cette saison est une invitation à se laisser surprendre, à découvrir, à ressentir (et à revenir).

Crédit photo : @Citylife

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