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Alpha : notre avis

Ce film pourrait être un conte des temps modernes...ou une tragédie contemporaine...
Les allégories s'y succèdent. L'hyperréalisme des scènes s'y mêle.
ALPHA c'est la première lettre de l'alphabet grec. ALPHA est attribué aux êtres dominants.

Alpha : Film
21 Août 2025 à 16h26 Par Marguerite Romeuf
L'héroïne du film, une jeune adolescente de 13 ans se prénomme ainsi, Alpha.

Pourquoi le choix de ce prénom ?...Julia DUCOURNAU a-t-elle souhaité, en prénommant ainsi son personnage, lui insuffler une force dominante, une force de vie ?...par opposition au thème de la mort, omniprésent dans le film, symbolisé par « Le vent rouge » auquel fait allusion la grand-mère et que l'on retrouve dans la prise de vue de la scène finale. La mort et l'amour sont les fils conducteurs de ce film. L'amour c'est l'actrice Golshifteh Farahani, mère d'Alpha, qui l'incarne. La mort, c'est l'acteur Tahar Rahim, son frère dans le film, junkie irrécupérable. Tahar Rahim, très amaigri pour le tournage, est poignant de réalisme. Les scènes de manque et d'overdoses se succèdent tout au long du film, ce qui imprime à son rôle une linéarité quelque peu regrettable, privant cet admirable acteur de sa palette de jeu si subtile à l'accoutumé.

D'ailleurs, hormis une scène de repas de famille à l'occasion de la fête de l'Aïd, il manque à ce récit cinématographique des parenthèses, des bouffées d'oxygène, qui auraient permis d'éviter le côté pathos dans lequel il sombre. Julia DUCOURNAU entraîne ses acteurs sur la pente de la sensiblerie. Il eut été préférable de jouer le registre de la sensibilité pour embarquer le public dans ce drame, auquel on demeure extérieur, malgré le talent incontestable des actrices Melissa BOROS et Golshifteh FARAHANI.

Plusieurs sujets sont évoqués dans ce film de façon fugace, ébauchés mais jamais approfondis...

Le vide dans une salle de réanimation d'un hôpital, suggérant un manque de personnel...la solitude intrinsèque à chaque être...une épidémie touchant les homosexuels et les drogués...le SIDA ?...
Les malades du virus sont présentés avec des corps rigidifiés semblables à du marbre, un marbre qui s'effrite et part en poussière. Faut-il y voir un écho symbolique au mythe de la femme de Loth, punie pour son penchant pour Sodome, par conséquent pour le vice, et changée en statue de sel ?

Si le scénario présente des faiblesses, la création lumières est à saluer, nous apportant de très belles prises de vue dans un travail de clair-obscur digne des peintures de Léonard de Vinci et de Caravage. Hélas dépourvu de la dimension universelle du conte et de la tragédie, ce film demeure dans le registre de l'anecdote.
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Article de : Marguerite Romeuf
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