Accueil > Critiques > Le Souffleur : Théâtre
25 Juillet 2025 à 0h57
Jérôme Chaudier - Rédacteur en chef et président
Jérôme Chaudier explore les coulisses culturelles et locales du Grand Avignon. Journaliste et développeur, il mêle passion du théâtre, regard critique et innovation numérique. Engagé auprès des artistes et du territoire, il défend une information libre, exigeante et proche des habitants comme des visiteurs.
Le soir de la première triomphale de Cyrano de Bergerac, le 28 décembre 1897, une tragédie se jouait en coulisses : le souffleur, Ildebrando Biribò, était retrouvé mort. Paolo Crocco le ramène à la vie pour notre plus grand plaisir. Avec Le Souffleur, c’est une figure de l’ombre qui émerge enfin à la lumière. Cloîtré dans sa malle comme dans les coulisses d’une vie oubliée, ce personnage discret prend la parole pour la première (et peut-être dernière) fois. Dans ce seul en scène touchant et facétieux, entre art du clown, confidences nostalgiques et humour tendre, le comédien fait revivre la trajectoire d’un homme invisible du théâtre. Un spectacle d’une grande délicatesse, porté par une interprétation tout en nuance et une mise en scène précise. À la fois hommage au théâtre et déclaration d’amour à ceux qui le font vivre dans l’ombre.
Il émerge d’une malle, tel un fantôme du théâtre, poussiéreux mais vivant. Le Souffleur commence là où la plupart des vies scéniques s’achèvent : dans l’ombre. Mais pour une fois, c’est cette ombre qui devient lumière. Avec un humour discret et une sincérité désarmante, ce seul en scène rend justice à une figure oubliée, à ce « souffleur » dont la voix, d’ordinaire inaudible, prend ici toute la place.Avignon et moi > Categorie : Critiques > Article : Le Souffleur : Théâtre