Jérôme Chaudier explore les coulisses culturelles et locales du Grand Avignon. Journaliste et développeur, il mêle passion du théâtre, regard critique et innovation numérique. Engagé auprès des artistes et du territoire, il défend une information libre, exigeante et proche des habitants comme des visiteurs.
Parle, envole-toi ! est un cri du cœur, un hommage à la parole et au pouvoir du théâtre. À travers un monologue bouleversant adressé à son père, Bruno-Abraham Kremer retrace les moments clés de sa vie, ceux qui l’ont poussé à choisir la scène comme refuge, comme nécessité. Seul en scène, avec pour tout décor un simple banc - tour à tour lit, cheval, voiture et bien d’autres… - il redonne chair à ses souvenirs avec humour, tendresse et sincérité. Un récit autobiographique lumineux, qui rappelle que parler, c’est vivre, et que l’art peut réellement sauver une vie.
Avec Parle, envole-toi !, Bruno-Abraham Kremer livre un seul en scène plein d’humanité, mêlant souvenirs, théâtre et quête identitaire. Tout part d’une simple question posée par un père en fin de vie : « Pourquoi le théâtre ? » La réponse prend la forme d’un voyage sensible et poétique dans l’intime.
Le récit se tisse autour de scènes fondatrices : l’abandon de la mère, l’adolescence en manque de repères, la découverte salvatrice du théâtre. À chaque instant, le comédien convoque ses souvenirs avec une intensité bouleversante, mais sans jamais sombrer dans le pathos. L’humour affleure, léger, salvateur, et rend son témoignage profondément attachant.
Le comédien utilise avec intelligence un banc unique, transformé au fil du récit en tous les objets nécessaires à cette épopée intérieure. Cette sobriété scénique renforce la puissance du jeu : « Il n’y a rien sur scène, mais moi je vois tout » dit-il, et le public aussi. La parole devient alors espace, décor, mouvement.
Bruno-Abraham Kremer ne raconte pas seulement une vocation, mais un chemin de survie, une manière de tenir debout face à l’abandon, au doute, au silence.
Le spectacle est un plaidoyer pour la parole comme acte de résistance, et pour le théâtre comme lieu de résilience. Car, comme il le rappelle avec justesse : « La pire des fautes, c’est de se décourager ». Et ce Parle, envole-toi ! est là pour en témoigner, avec émotion, humour et une force de vie communicative.