Gauguin – Van Gogh : notre avis

​En octobre 1888, à Arles, Vincent van Gogh reçoit Paul Gauguin avec le projet de fonder une communauté d'artistes dont Gauguin serait le maître. C'est Théo, le frère de Vincent, qui subvient à leurs besoins en leur allouant une rente mensuelle et en se chargeant de vendre leurs toiles. Pendant plusieurs mois, les deux artistes vont vivre dans la promiscuité de la petite "Maison Jaune", partageant leur quotidien entre les paysages lumineux de la Provence et les aléas climatiques qui mettent leur inspiration à rude épreuve.

​Cette pièce retrace les semaines de cohabitation de ces deux génies de la peinture, dont les conceptions artistiques et les caractères se révèlent profondément incompatibles. Alors que Gauguin a besoin de temps pour s'imprégner d'un paysage ou d'une atmosphère, Vincent peint avec une frénésie et une vivacité dévorantes. Leur contact permanent les amène à s'influencer et à s'imiter, tout en conservant chacun leur identité artistique propre. Gauguin, lui, s'inspire un instant de la nature puis laisse son imagination et sa mémoire faire le reste : “dépasser le regard, peindre de tête” conseille-t-il à Vincent.

​Les deux comédiens sont remarquablement habités par leurs personnages, qu'ils incarnent à la perfection. L'un doit exprimer une folie grandissante, tandis que l'autre s'efforce de conserver un calme olympien. À mesure que l'intrigue progresse, le rythme s'accélère et la tension devient palpable, entraînant les deux protagonistes dans une spirale destructrice dont l'issue semble inéluctable. En ressortiront-ils indemnes ?

​Gauguin - Van Gogh, c'est la rencontre du feu et de la glace, la chronique de deux talents qui se consument dans une relation aussi intense que corrosive. Une pièce à la fois haute en couleurs et d'une profondeur saisissante.

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