Un jeune homme de 20 ans est mort d’une méningite foudroyante en l’an 2000 : il s’appelait Florimond et vivait à Argentière face au Mont Blanc. Le constat est posé dès le début de ce seul en scène, qui va lui rendre la parole pour qu’il raconte son ultime journée, ses souvenirs heureux avec ses parents, mais aussi ses obsèques et le travail du deuil que devront faire son père et sa mère, difficile chemin que doivent traverser ceux qui restent, notamment dans la perte d’un enfant.
L’interprétation est sobre comme la mise en scène, le texte est fort et précis, tant dans la narration des dernières heures que des sentiments traversés par les trois personnages, laissant parfois parler la mère, plus souvent intervenir le père, pour raconter l’épreuve qu’ils vivent mais surtout l’amour qu’ils éprouvaient ensemble. En particulier tous les petits détails qui resteront gravés longtemps dans leur mémoire, bien retranscrits en leur donnant la valeur de chaque instant passé.
Shakoul est un mot en hébreu qui désigne une branche de vigne privée de son fruit où la sève continue de couler sans trouver où aller. On comprend aisément la signification que prend ce terme dans le sujet abordé par l’autrice. Cependant l’heure passée avec elle n’est pas douloureuse, bien que terrible par le thème, au contraire il se dégage beaucoup de douceur dans la narration qu’elle nous propose.
Je recommande vivement d’aller voir ce spectacle de la compagnie des Airs Entendus à la Chapelle des Antonins qui combine théâtre, danse et musique dans un esprit positif sur la mémoire des disparus. Une heure touchante et remplie d’amour et de générosité.