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Gisèle Halimi, une farouche liberté de La Scala : notre avis

4 Septembre 2025 à 14h57

Par : Sara

C’est dans une mise en scène structurée et un décor sobre mais parlant que l’adaptation du roman Une farouche liberté prend vie à La Scala Provence d’Avignon en ce festival. Sortie de la volonté de représenter au mieux la vie de l’avocate et militante Gisèle Halimi, les deux comédiennes Marie-Christine Barrault et Hinda Abdelaoui explorent sa vie ensemble, tour à tour, en pleine complicité. Une chaleur sincère se dégage de ces deux personnages omniprésents, prenant l’allure tantôt de ses frères, tantôt la jeune Gisèle, tantôt sa mère… Une connexion des deux femmes qui touche et embaume le public de son histoire ô combien impressionnante.

Gisèle Halimi, une farouche liberté On suit au cours des chapitres de sa vie son combat acharné, semé d’embûche, en tant que féministe décoloniale à une époque qui régissait un réel tournant dans notre histoire, notamment de son implication dans la loi avortement de 1975 et la dépénalisation du viol de 1980. A l’image du roman, la pièce retrace avec vigueur et humanité les combats de cette grande femme, avocate et militante pour les droits de toutes les femmes ainsi que ses histoires et son vécu qui régissent ensemble la femme digne qu’elle fut pour nombre d’entres nous.

A travers l’indiscipline, on apprend les origines de sa rage et de sa force, les premières années de sa vie déjà évocatrices d’un besoin de justice et de revanche sur les vilains mots qu’elles entendait à l’époque, comme “ce n’est pas pour les filles” ou les tâches ingrates qu’elle se devait de prendre en charge pendant que ses frères s’amusaient. Elle comprend alors, par sa condition, que les hommes seraient essentiels et les femmes remplaçables. Osant déjà prendre la parole à l’époque, ce moment fut pour elle l’instant clé d’un tournant, celui de sa rébellion, d’abord envers les siens et leurs comportements sexistes, puis contre les institutions, qu’elle considère comme “viscérale”, merveilleusement mis en scène par les deux comédiennes.

Mais ce n’est pas tout.

Cette indiscipline couplée à ce besoin immense de justice lui ont permis de faire de sa vie un tournant pour la vie de toutes les autres de son pays. Mieux que cela, elle y transgresse la loi, et bouleverse nos vies.

Ces deux femmes prenant la figure de Gisèle Halimi, de deux générations différentes et issues de milieux différents, nous font rencontrer cette femme au symbole de résistance sous tous les angles, au fil des générations.

Par l’indiscipline, l’engagement, la sororité et l’indignation, cette pièce nous fait sortir de la salle le cœur rempli d’espoir et les convictions plus claires que jamais.

Par : Sara

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