Festival d'AvignonRecommandations Festival AvignonCritiquesProgramme Festival

Accueil > Critiques > Décoloniser le dancefloor

Décoloniser le dancefloor de Habibitch : notre avis

4 Septembre 2025 à 14h47

Par : Sara

À travers une conférence-performance, la danseuse et militante Habibitch revient sur le lien entre colonialisme et espace d’expression, foisonnant et coloré.
On y parle de convergence des luttes, comment faire de nos espaces des lieux de vie articulés de manière cohérente et efficace. Se retrouver là où nos réflexions militantes convergent et mettent en lumière les enjeux d’aujourd’hui, jusqu’au dancefloor !

Décoloniser le dancefloor Avant tout militant, ce projet met en lumière la lutte première contre le colonialisme et l’impérialisme, le nerf de la guerre de ce projet. On navigue entre l’histoire coloniale de l’Algérie d’où est originaire la comédienne, l’histoire des espaces queer que l’on connait aujourd’hui, à l’image des ballroom et du voguing, le tout agrémenté de performance démonstratives. Par la scène, la compagnie Sorcières&cie, représentée par Habibitch, embrase la piste de danse pour revenir à de nombreux concepts militants. L’idée ici était claire : poser les bases par son point de vue subjectif et travaillé.

La protagoniste de cette conférence met l’accent sur son expérience personnelle relevant toute la complexité autour de nos espaces de luttes, souvent amochés par le temps, dégradés par l’ultra-libéralisme et réutilisés sans respect dans une forme apolitique et dénuée de contexte. Dans ce cadre en toute intimité, on parle d’héritage colonial et la trace qu’il laisse chez soi, ici ou ailleurs ; on s’interroge et partage sur son vécu personnel, en tant que femme, queer, lesbienne, et les manières de lutter pour rendre nos espaces vraiment inclusifs et percevoir les dérives libérales qui effacent parfois nos propres appartenances. Habibitch, à l’image de ses combats, réunit de nombreuses générations à se réconcilier autour de convictions communes et permet une remise à niveau, entre intéressés. Le lien propice à une large utilisation de l’espace nous pousse à aller un peu plus loin et donne le sentiment d’un lieu nouveau éphémère et visant à enrichir la réflexion.

Décoloniser le dancefloor permet de remettre en question nos acquis dans un espace d’échange bienveillant et complet. La large scène du château saint-chamand nous met en face d’une danseuse couplant les sujets, aussi talentueuse par ses mouvements artistiques que ceux politiques proposés, avec les solutions qui s’en suivent. Un spectacle adressé à ceux qui luttent et qui souhaitent de nouvelles perspectives sur leur force d’action. Une invitation à déranger et apprendre ensemble.

Par : Sara

Sponsorisé
 - Format carré
Commentaires
Connectez-vous pour laisser un commentaire.

Aucun commentaire pour le moment.

Avignon et Moi > Catégorie : Critiques > Article : Décoloniser le dancefloor