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Valeur sentimentale : notre avis

Ce film réalisé par JOACHIM TRIER est un bijou, une perle précieuse, une flèche dans le cœur !
L'émotion nous submerge, malgré, mais sans doute plutôt, grâce à la pudeur des sentiments, au jeu tout en finesse des actrices et acteurs. Grand prix du Festival de Cannes 2025.

Valeur sentimentale : film
26 Août 2025 à 13h59 Par Marguerite Romeuf
C'est par un travelling que débute le film sur une musique de Hania RANI, évoquant la douceur des mélodies de Simon and Gafunkel, qui finit par zoomer sur une grande maison ancienne aux façades rouges. Et là, on comprend que cette maison est l'un des protagonistes. C'est LA maison de famille. La maison d'une famille abîmée par un divorce. La blessure d'abandon, le besoin de reconnaissance, le doute, l'amour, peut-être le pardon, tissent la trame du film.

C'est sur un rythme propre au cinéma norvégien, avec des plans efficaces, dépouillés du superflu, que JACHIM TRIER explore la complexité des sentiments humains, la difficulté à communiquer.
Les nombreux gros plans nous ouvrent l'âme des personnages.

Le film soulève la question de l'identité. « Tu ne veux pas être toi-même » fait remarquer Agnès à sa sœur Nora comédienne. Un passage de morphing où les trois visages du père Gustav, réalisateur, et de ses filles Agnès et Nora, se mélangent de façon subtile, souligne la question de l'hérédité, de la communication intra-familiale, de l'identification. Car Nora a choisi d'être comédienne. Elle joue des pièces classiques au théâtre. Son père Gustav, qui a brillé par son absence, absorbé par son métier de cinéaste, a une aversion pour le théâtre. Nora s'est construite à la fois en opposition à ce père, et aussi en s'identifiant à lui puisqu'elle a choisi ce métier de comédienne. Elle demeure torturée par la blessure d'abandon qui la ronge et pourtant nourrit son talent. Les comédiens portent-ils tous en leur for intérieur des blessures ?

De même qu'il y a le théâtre dans le théâtre, ce film nous propose le cinéma dans le cinéma. Il nous fait découvrir le travail des actrices et des acteurs, avec leurs doutes et leur fragilité. En opposition au monde impitoyable de l'industrie cinématographique.

Par le biais des personnages de Gustav et de son chef opérateur favori se pose la question de l'âge,de la vieillesse. L'acte de création artistique exige-t-il une limite d'âge ?
Autant de questionnements que ce film aborde avec une profonde humanité. Car c'est aux actrices et aux acteurs, dont on comprend qu'il les aime, que JOACHIM TRIER consacre son film. Il leur confie la tâche de porter le flambeau de l'humanité.

Le propre d'un chef d’œuvre étant un retentissement universel, ce film est assurément un chef d’œuvre !
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Article de : Marguerite Romeuf
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