Derrière le refus de jouer Mozart, un secret. Derrière ce secret, une blessure. Et derrière cette blessure, une histoire. Celle de Paolo Levi, génie du violon et survivant d’un passé que la musique seule peut encore faire résonner. Dans cette adaptation du roman de Michael Morpurgo, la scène devient mémoire, le violon devient voix, et le théâtre, un pont entre les vivants et les absents. Un récit bouleversant porté par une mise en scène épurée et forte.
Dès les premières notes jouées sur scène, on comprend que le violon sera plus qu’un instrument. Il est le fil rouge du spectacle, témoin discret d’une confession tardive. À Venise, une jeune journaliste rencontre le Maestro Levi, figure légendaire et taciturne. L’entrevue dérape lorsqu’elle pose “la question Mozart” — pourtant interdite. Contre toute attente, Paolo décide de parler. Et ce qu’il dévoile dépasse l’interview : c’est un pan d’Histoire qui s’ouvre.
Sur scène, quatre comédiens se partagent le récit. À gauche, le présent : un dialogue entre le maestro et la journaliste. À droite, les fantômes du passé : un père, un camp, des souvenirs qui s’imposent. Des images vidéo se projettent sur un tulle noir comme autant de fragments de mémoire, évoquant tour à tour la beauté de Venise et l’horreur d’Auschwitz. Sans jamais céder au pathos, la pièce dit l’indicible par le théâtre et la musique.
Le texte est finement ciselé, le jeu juste, et la musique omniprésente, tantôt douce, tantôt poignante. Le violon devient langue universelle, refuge et résistance. Il parle là où les mots peinent. Et dans les silences, les larmes du comédien prennent le relais. Oui, “Plus jamais Mozart” bouleverse. Parce qu’il dit le poids d’un nom, d’un choix, d’un souvenir qu’on ne peut plus taire.
Un spectacle sensible, profond et accessible dès 10 ans, qui fera vibrer petits et grands. À ne pas manquer.
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