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Benoît Marc : « Avec des chansons, on essaye de faire de la poésie »

Rencontre avec Benoît Marc, compositeur et interprète. Il présente avec Claudine Marc le spectacle « La vie qui chante » au théâtre L'Ambigü. Une pièce qui explore, entre compositions originales et classiques de la chanson française, la place que la musique occupe dans nos vies. L'occasion de discuter de poésie, de souvenirs et... de papillons.

Benoît Marc : « Avec des chansons, on essaye de faire de la poésie »
14 Juillet 2025 à 14h42 Par Jérôme Chaudier

Avignon et Moi : Pourriez-vous nous présenter votre spectacle, « La vie qui chante » ?

Benoît Marc : C'est un spectacle qui pétille et qui parle de la place de la chanson dans notre vie. Sur scène, il y a trois personnages : un guitariste-ukuleliste, une chanteuse, et un troisième qui est un poste de radio s'invitant pour semer un peu la panique.

Pourquoi avoir eu envie de monter ce spectacle ?

Nous sommes venus à Avignon avec un premier spectacle, « Chantons les poètes », qui était une réflexion sur les notes présentes dans les mots des poèmes, celles qui permettent de créer des chansons, comme nous l'ont montré les Brassens, Ferré ou Brel. Dans ce cadre, j'avais mis en musique François Villon et Charles Baudelaire. Et puis, nous avons attrapé le virus du théâtre ici, à Avignon. Nous sommes musiciens à l'origine, mais nous sommes tombés amoureux du théâtre et de la ville. Nous voulions revenir avec autre chose. « La vie qui chante » est un peu la suite de cette démarche. Dans le premier spectacle, la poésie devenait chanson. Ici, avec des chansons, on essaye de faire de la poésie.

Concrètement, que voit-on sur scène ?

On voit passer tous les artistes qui ont animé la scène française depuis 1960, de Brassens à Aznavour, évoqués par le poste de radio. Parallèlement, nous interprétons nos chansons originales. À tout cela se mêle un dialogue amoureux où l'on croise les pensées de Vladimir Jankélévitch, Emmanuel Kant, Montaigne, ou même des clins d'œil à Brigitte Bardot. C'est un mélange de chansons, de philosophie et de l'air du temps, qui raconte l'histoire d'un couple dans les années 60.

Le répertoire est donc composé de vos propres chansons ?

Oui, les chansons qui constituent le fond du spectacle sont les miennes. Mais nous montrons, à travers le poste de radio, qu'elles peuvent être des réponses ou qu'elles sont inspirées par de grands classiques. Par exemple, j'ai une chanson où le rythme fait "boum, boum, boum", ce qui rappelle évidemment « Boum ! » de Charles Trenet. Le poste l'évoque de façon humoristique.

Si vous deviez résumer le spectacle en trois mots ?

Le premier serait "pétillant". « La vie qui chante » fait écho à « la fille qui chante », la première chanson utilisée pour une publicité dans les années 60, pour un bonbon. Au début de la pièce, mon personnage est révolté par cette récupération publicitaire. Cette colère, provoquée par le poste radio, est le point de départ du spectacle, qui interroge la place de la chanson dans notre vie, jusque dans la publicité.

Le deuxième mot fort serait "souvenir". Les chansons sont les reines du souvenir. C'est frappant de voir comment les spectateurs se reconnectent à leurs propres souvenirs, aux êtres qu'ils ont perdus, à leurs naissances, à leurs rencontres amoureuses. Dans la pièce, je demande à Claudine : « Quelle est la chanson de ton enfance ? », « Quelle est la chanson de notre couple ? ». On évoque aussi les chansons de disputes, avec une célèbre pièce de Boris Vian où il faut jeter sa belle dehors en lui reprenant toutes ses affaires.

Enfin, le troisième mot serait "amour". La chanson sert l'amour. Pour le spectacle, j'ai même inventé un papillon de l'Antiquité, l'Aljarine. On raconte que les Grecs soufflaient sur ses ailes pour qu'il leur amène le songe et la chanson. C'est le papillon de la chanson, et il est dans le spectacle.

Quels sont les premiers retours des spectateurs ?

Je vais simplement lire ce qu'ils nous ont écrit : « Insolite, charmant, poétique », « Noblement populaire », « Touchant et attachant ». Alain nous a dit : « Bel hommage à la chanson qui nous aide à vivre ». Et Medhi : « Un bain de mousse de bonheur, un doux massage de nos vies sous la lumière de vos chances. Humour, jeux de mots et d'esprit, émotions. »

Quel serait votre public idéal ?

(Sourire) Tous les amoureux de la chanson. Je crois que c'est un public très large. La chanson est populaire. Vous prenez la musique classique, elle ne touche pas tout le monde. Mais la chanson, elle est chantée par le maçon, par l'ingénieur, par le président de la République. Tout le monde a une chanson dans un coin de son cœur. Ce spectacle est un hommage à cela.

Informations pratiques :

  • Spectacle : « La vie qui chante »
  • Auteur : Création collective
  • Mise en scène : Viviane Cayol
  • Interprétation : Claudine Marc et Benoît Marc (composition)
  • Lieu : L'Ambigü Théâtre, 11 Rue de la Bourse, Avignon
  • Dates : Les 6, 8, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24 juillet
  • Horaire : 18h35
  • Durée : 1 heure
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Article de : Jérôme Chaudier
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