HK - Le jour où j’ai rencontré Brel : notre avis

Il y a les hommages qui imitent et ceux qui raniment. Le spectacle de Kaddour Hadadi, "HK, le jour où j’ai rencontré Brel", appartient sans conteste à la seconde catégorie. Bien plus qu’un simple concert de reprises, il s’agit d’une confidence musicale, d’un récit autobiographique où les chansons de « J.Brel » comme HK le répète, sont les marqueurs de sa vie. Accompagné d’un pianiste et d’une violoncelliste, HK nous offre un moment sincère. La proposition est simple, le décor minimaliste, mais l’émotion est au rendez-vous. Une rencontre intime et juste.

Il faut une certaine audace, et beaucoup d'humilité, pour se confronter au répertoire de Jacques Brel. HK ne tombe dans aucun des pièges de l'exercice. Son spectacle n'est pas un monument à la gloire de Brel, mais un dialogue à cœur ouvert avec lui. Sur scène, un décor dépouillé : quelques vinyles et un tourne-disque, machine à remonter le temps et à souvenirs. C’est le démarrage d'un voyage personnel où HK se raconte, de sa jeunesse à ses engagements, en expliquant comment chaque grande chanson de Jacques Brel est venue éclairer, consoler ou enflammer un moment précis de son existence.

Cette approche narrative est une autobiographie musicale pour HK et ce trio voix-piano-violoncelle, apporte une chaleur et une belle sobriété. Cela permet aux spectateurs de redécouvrir les textes, de se concentrer sur leur sens. Le dialogue entre le piano et le violoncelle crée un écrin parfait pour la voix d'HK et la poésie de Brel.

HK ne cherche jamais à imiter son aîné. On retrouve dans son interprétation cette fièvre, cette rage mais aussi la tendresse qui caractérisait Brel. Il ne chante pas "Ne me quitte pas", il nous raconte la première fois où cette chanson a fait écho en lui. La nuance est importante et c'est ce qui rend sa performance si touchante.

Le moment le plus marquant de cette filiation assumée est sans doute cette reprise d'une chanson de Brel en rap. Loin d'être un sacrilège, c'est une passerelle audacieuse et intelligente, la preuve que ces textes universels peuvent traverser les époques et changer de peau sans perdre leur force.

On sort de ce spectacle profondément ému par sa générosité. HK ne nous a pas seulement chanté Brel, il a partagé avec nous une part de son histoire. Un moment rare, sincère, qui fait un bien fou.