À l'occasion du Festival Off d'Avignon, nous recevons Marie Courtel et Gilles Sallé, auteurs et interprètes de la comédie musicale Le syndrome d'Hercule. Le spectacle, présenté au Théâtre du Collège de la Salle, mêle humour, mythologie et musique pour aborder les peurs et les phobies à travers le prisme des douze travaux du célèbre héros grec, transposés à notre époque. Une création originale qui s'adresse aussi bien aux enfants qu'à leurs parents.
Avignon et Moi : Bonjour Marie Courtel, bonjour Gilles Sallé. Pouvez-vous nous présenter votre spectacle, Le syndrome d'Hercule ?
Marie Courtel et Gilles Sallé : C'est l'histoire d'une hypnothérapeute qui soigne ses patients en utilisant la mythologie. Un jour, un patient arrive avec douze peurs et phobies bien distinctes, qui correspondent précisément aux douze travaux d'Hercule. Pour guérir, il va devoir accomplir ces douze travaux, mais au XXIe siècle. C'est un spectacle à la fois drôle, farfelu, tendre, destiné aux enfants comme aux adultes, et c'est une comédie musicale.
Pourquoi avoir choisi le thème de la mythologie et comment est née l'idée de le transposer à notre époque ?
Au départ, nous cherchions à écrire un spectacle historique, mais aucun sujet ne nous accrochait vraiment. Nous nous sommes alors tournés vers la mythologie, et l'idée des douze travaux d'Hercule est venue assez naturellement. Cependant, nous n'avions pas spécialement envie de jouer en toge ! Nous avons donc décidé de transposer l'histoire à l'époque actuelle. L'idée initiale était celle d'une voyante qui permettrait de voir ce qui se passe dans la tête du patient, Blaise. Finalement, nous avons opté pour le personnage d'une "hypno-mytholothérapeute", ce qui permet de vivre ces aventures directement dans son cabinet, à l'intérieur de cet état d'hypnose.
Vous parlez de comédie musicale. Les chansons sont-elles des créations originales ?
Gilles Sallé : Complètement, ce sont des créations musicales que j'ai composées pour le spectacle. Il y a huit ou neuf chansons, bien que parfois ce ne soit que des thèmes musicaux ou des extraits qui reviennent au fil de l'histoire.
Si vous deviez résumer le spectacle en trois mots ?
Marie Courtel et Gilles Sallé : (Rires) "Comédie mytholo-musicale" ! Plus sérieusement, nous dirions que c'est joyeux, frais et que ça plaît à toute la famille. Quand nous écrivons un spectacle, c'est notre quatrième, nous aimons qu'il y ait plusieurs niveaux de lecture pour que toute la famille soit intéressée, pas uniquement l'enfant à qui il est soi-disant destiné. C'est dommage si les adultes qui accompagnent s'ennuient. C'est donc un vrai spectacle familial.
Le spectacle s'adresse donc à tous, des enfants aux grands-parents ?
Marie Courtel et Gilles Sallé : Oui, et nous avons même des adultes qui viennent seuls, sans enfants, parce que le thème de la comédie musicale et de la mythologie leur plaît. Ils ne sont pas déçus, car ce n'est pas un spectacle que nous qualifierions d'enfantin. Nous utilisons le côté farfelu et musical pour plaire aux enfants, mais le propos est plus large. Le spectacle parle des peurs, des phobies, et il n'y a pas que les enfants qui en ont. On parle beaucoup de santé mentale en ce moment, et nous montrons de manière légère et amusante que parler à quelqu'un d'extérieur peut aider à améliorer sa vie. Il y a des thèmes sous-jacents un peu plus sérieux.
Qu'aimeriez-vous que le public retienne en sortant de la salle ?
Marie Courtel et Gilles Sallé : Déjà, qu'ils ont passé un bon moment et oublié leurs soucis, c'est ce qu'on nous dit souvent. Nous aimerions qu'ils repartent avec de la joie et de l'espoir. L'idée que même si l'on a des petites névroses, on peut en guérir, on peut aller mieux. Finalement, les douze travaux d'Hercule sont un prétexte pour s'amuser, pour raconter une histoire avec quelques rebondissements.
Combien de temps de création le spectacle a-t-il nécessité ?
Gilles Sallé : C'est une question toujours compliquée. Pour ma part, en tant qu'auteur-compositeur, je ne m'assois pas devant un clavier en me disant : "Allez, je compose une chanson, il faut qu'elle soit finie dans une heure". L'inspiration vient souvent à des moments inattendus, en faisant du vélo par exemple.
Marie Courtel : Comme ce n'était pas une commande, nous nous sommes laissé le temps de l'écriture. Il y a eu toute la phase de réflexion sur l'histoire et le thème. Une fois que le projet est lancé, cela peut aller assez vite, notamment pour les chansons. Gilles enregistre aussi tous les instruments, donc à partir du moment où le processus est enclenché, une chanson peut se finaliser rapidement.
Informations pratiques
Recevez la newsletter Avignon et Moi
Les bons plans, critiques, sorties et actus deux fois par semaine dans votre boîte mail.
S’inscrire gratuitement