À l'occasion du Festival Off d'Avignon, nous avons rencontré Madlyn Farjot, metteuse en scène de la pièce Yoko, la méduse amoureuse d'un sac plastique. Ce spectacle, écrit par Thomas Cannariato, se joue à l'Espace Saint-Martial. Présenté comme un "Roméo et Juliette des abysses", il aborde des thématiques écologiques à travers une aventure destinée à toute la famille. Madlyn Farjot nous dévoile les coulisses de cette fable aquatique.
Avignon et Moi : Pour commencer, pourriez-vous nous présenter votre spectacle en quelques mots ?
Madlyn Farjot : C'est l'histoire de Yoko, une méduse qui décide d'échapper à la possessivité de sa mère qui la retient par une laisse. Alors qu'elle prend sa liberté, elle tombe sur deux anémones qui essaient de la manger. C'est à ce moment qu'un sac plastique, porté par le courant, arrive par hasard et la sauve maladroitement. Une aventure commence alors entre eux, une histoire d'amour. On peut le voir comme un "Roméo et Juliette des abysses". Le spectacle n'est pas seulement un conte écologique, il parle plus largement du vivant. L'action se déroule dans les abysses et Yoko est un personnage courageux qui va devoir sauver les siens. La création lumière est très importante, elle permet une immersion totale, on a l'impression de flotter avec les personnages. Le spectacle mêle théâtre et danse, et il s'adresse à tous, à partir de 4 ans.
Comment est né ce projet ? L'auteur, Thomas Cannariato, vous a-t-il contactée directement ?
Thomas Cannariato, l'auteur du texte, fait partie de la compagnie. Il a écrit cette pièce pendant la période du Covid, interpellé par une information selon laquelle il pourrait y avoir plus de plastique que d'êtres vivants dans les océans d'ici 2050. C'est de là qu'est venue l'histoire, en jouant sur la ressemblance entre un sac plastique flottant et une méduse, qui peuvent être confondus dans l'eau. C'est une manière d'aborder la présence du plastique dans les océans, un sujet qui fait écho à l'actualité, notamment au débat sur le chalutage des fonds marins. Je tiens à préciser que notre spectacle n'est pas moralisateur ; c'est avant tout une histoire, une aventure. Pour l'écrire, Thomas s'est notamment inspiré du livre Abysses de Claire Nouvian, ce qui nous a conduits à illustrer le spectacle avec des poissons lumineux.
La scénographie doit s'adresser à la fois aux enfants et aux adultes. Comment avez-vous abordé ce défi ?
La lumière joue un rôle central. Ensuite, presque tout est issu du recyclage, à l'exception du bois que nous avons acheté. Nous utilisons par exemple des bouteilles en plastique. Le rendu est très visuel et fonctionne aussi bien pour un enfant que pour un adulte. Nous utilisons par exemple de la lumière UV à un certain moment pour créer des couleurs et des ambiances différentes.
Si vous deviez résumer le spectacle en trois mots ?
C'est difficile... Spontanément, je dirais "Roméo et Juliette des abysses", mais c'est plus qu'une simple formule. Si je devais choisir des mots distincts… Je proposerais "fable aquatique". Et je pourrais aussi dire "jeux de mots marins", car l'humour est très présent dans le texte.
Justement, quel est le message principal que vous souhaitez faire passer au public ?
J'aimerais que les spectateurs sortent de la salle émerveillés, avec le sourire. C'est un spectacle très drôle, rempli de jeux de mots sur le thème marin. Le but est de faire passer un message important tout en offrant un moment de légèreté et d'aventure. Pour moi, si le public repart le cœur léger et des images plein la tête, c'est une réussite.
Yoko, la méduse amoureuse d'un sac plastique
Recevez la newsletter Avignon et Moi
Les bons plans, critiques, sorties et actus deux fois par semaine dans votre boîte mail.
S’inscrire gratuitement