Après les smartphones, Google veut glisser son intelligence artificielle (IA) Gemini dans vos montures et l'habitacle de votre voiture. Retour sur des annonces matérielles qui sentent le déjà-vu… et la revanche.
Vous souvenez-vous des Google Glass, ces lunettes connectées qui, il y a une dizaine d'années, promettaient monts et merveilles avant de disparaître aussi vite qu'un mème Internet ? Eh bien, préparez-vous à un petit air de déjà-vu, car Google n'a pas dit son dernier mot. Lors de sa grande messe annuelle, Google I/O 2025, la firme de Mountain View a clairement affiché la couleur : le matériel dopé à l'IA est de retour en force. Et cette fois, Google compte bien ne pas se prendre les pieds dans le tapis technologique, en misant notamment sur des lunettes intelligentes relookées et des voitures qui ont de la conversation. Alors, simple coup de com' nostalgique ou véritable innovation à l'horizon ? Accrochez-vous, on décortique.
Le premier gros morceau annoncé, c'est Android XR. Kézako ? XR, pour "Extended Reality" (ou Réalité Étendue en bon français), c'est la nouvelle plateforme logicielle de Google conçue pour faire tourner des applications de réalité augmentée, virtuelle et, bien sûr, d'intelligence artificielle sur des lunettes et des casques. L'idée, c'est de vous offrir un assistant personnel qui voit le monde comme vous, prêt à vous souffler la bonne info au bon moment, les mains libres. Imaginez : votre IA Gemini, le cerveau multifacette de Google, chuchotant directement dans votre oreille (ou plutôt, s'affichant discrètement sur vos verres) des traductions en direct ou des infos contextuelles. Un peu comme avoir un ami omniscient (mais pas trop envahissant, on l'espère) en permanence avec soi.
Pour que ces futures "super-lunettes" ne finissent pas au musée des gadgets ratés, Google a compris une leçon cruciale : le style, c'est pas du luxe. Fini le look de cyborg des premières heures ! La firme s'associe avec des noms connus de la lunetterie. Le partenariat le plus marquant est celui avec Warby Parker, une marque américaine prisée pour ses montures tendance et accessibles. Google met sur la table jusqu'à 150 millions de dollars pour cette collaboration, dont une partie en développement produit et une autre en prise de participation. L'objectif : créer des lunettes IA qu'on aurait vraiment envie de porter toute la journée, avec ou sans ordonnance, et dont la commercialisation est espérée "après 2025" ou "à partir de 2026" selon les échos.
Pour séduire une clientèle encore plus branchée, Google s'est aussi acoquiné avec Gentle Monster, la marque sud-coréenne de lunettes de luxe adulée par les stars et la Gen Z. Des noms comme Samsung et Kering Eyewear sont également dans la boucle. Les fonctionnalités évoquées ? Traduction instantanée (même si la démo en direct à l'I/O a eu quelques petits ratés, le potentiel est là !), affichage discret d'informations, aide à la navigation ou encore prise de photos. Bref, Google veut que ses lunettes soient aussi intelligentes que discrètes et désirables.
Ce retour en force sur le marché des lunettes connectées a une saveur particulière quand on sait que Sergey Brin, le cofondateur de Google, est de nouveau aux manettes sur les projets IA, notamment Gemini. L'homme, sorti de sa "retraite" pour l'occasion, a lui-même admis lors de la conférence avoir commis « beaucoup d'erreurs » avec les premières Google Glass. Il a évoqué son manque de connaissance des chaînes d'approvisionnement de l'électronique grand public et les difficultés à proposer un produit à un prix raisonnable.
Cependant, loin d'être défaitiste, Brin considère toujours que le format des lunettes est « sacrément cool » et même le « matériel parfait » pour l'IA. C'est donc une sorte de rédemption technologique qui se joue, avec la volonté de prouver que, cette fois, avec une IA plus mature et des partenaires design avisés, la mayonnaise peut enfin prendre. Le défi est de taille : faire oublier l'échec initial et convaincre que ces nouvelles lunettes ne seront pas qu'un gadget de plus.
Le saviez-vous ?
Google s'engage à verser jusqu'à 150 millions de dollars dans son partenariat avec la marque de lunettes Warby Parker pour développer ses futures lunettes IA. Un pari financier qui montre à quel point la firme croit en ce retour !
L'autre terrain de jeu matériel pour l'IA de Google, c'est l'automobile. La firme a annoncé un partenariat renforcé avec Volvo Cars. Le constructeur suédois sera parmi les premiers à intégrer Gemini, l'IA de Google, directement dans ses véhicules équipés d'Android Automotive OS (le système d'exploitation embarqué de Google, à ne pas confondre avec Android Auto qui est une projection de votre smartphone).
Concrètement, Gemini remplacera l'actuel Assistant Google dans les Volvo compatibles plus tard cette année. L'ambition ? Rendre les interactions avec sa voiture beaucoup plus naturelles et fluides. Fini les commandes vocales robotiques (enfin, on croise les doigts !). Vous pourrez, par exemple, demander à Gemini de retrouver une adresse de destination cachée dans vos e-mails ou de vous chercher une recette de cuisine et d'envoyer la liste des courses sur votre téléphone. L'idée est de réduire la charge mentale du conducteur pour qu'il reste concentré sur la route, tout en bénéficiant d'une assistance plus "humaine". Volvo servira même de plateforme matérielle de référence pour Google, ce qui signifie que les conducteurs de la marque pourraient voir arriver les innovations en avant-première.
Au cœur de toutes ces nouveautés, on retrouve deux piliers technologiques :
Google I/O 2025 a donc clairement sonné le grand retour des ambitions matérielles de la firme de Mountain View, avec son IA Gemini comme nouvelle baguette magique. Entre des lunettes qui se veulent enfin stylées et des voitures prêtes à engager la conversation, Google semble avoir retenu les leçons du passé. L'objectif est d'intégrer l'intelligence artificielle de manière plus fluide, plus utile et, surtout, plus acceptable dans notre quotidien.
Reste maintenant à savoir si le public, cette fois, sera prêt à chausser en masse ces lunettes du futur et à débattre des mérites du dernier Måneskin avec son tableau de bord. L'avenir nous le dira, et il se pourrait bien qu'il ait un look plus soigné qu'on ne l'imagine !
Auteur : Jérôme
Expert en développement web, référencement et en intelligence artificielle, mon expérience pratique dans la création de systèmes automatisés remonte à 2009. Aujourd'hui, en plus de rédiger des articles pour décrypter l'actualité et les enjeux de l'IA, je conçois des solutions sur mesure et j'interviens comme consultant et formateur pour une IA éthique, performante et responsable.