Nos lendemains : notre avis

De 1969 à 2025, une vie s’écrit à deux. Nos lendemains retrace l’histoire intime de deux personnages emportés dans le tourbillon d’un demi-siècle de bouleversements sociaux et politiques. Sur scène, les petits riens du quotidien côtoient les grands rendez-vous de l’Histoire. Une traversée touchante, pleine de grâce et de lucidité.

Tout commence en 1969, sur fond de débat lunaire entre deux adolescents : elle croit au complot, lui aux Américains. Une scène fondatrice, drôle et décalée, qui installe la dynamique du couple. Leur histoire évolue au fil des décennies, jalonnée d’événements majeurs - droits des femmes, alternance politique, tragédies intimes - sans jamais perdre sa dimension profondément humaine.

La mise en scène, épurée mais ingénieuse, laisse toute la place aux comédiens dont la justesse est remarquable. Les changements d’époques se devinent dans un costume, un geste, une intonation, et s’appuient sur une bande-son d’archives parfaitement intégrée (discours, musiques, sons d’époque). Le dispositif est discret, mais d’une efficacité remarquable.

Le texte, ciselé et intelligent, oscille entre humour tendre et gravité. On rit, on s’émeut, on se souvient. La pièce ne cherche pas à donner de leçons d’histoire ou de morale : elle raconte des trajectoires, des engagements, des fractures, mais aussi l’attachement et la résilience. Un amour qui traverse le temps, cabossé mais tenace. Une mémoire partagée qui parle à chacun.

Nos lendemains est un spectacle rare, qui parvient à mêler intime et collectif avec pudeur et intelligence. Une fresque à taille humaine, bouleversante de simplicité. À ne pas manquer.

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