Une balle sur la ligne. Faute ou pas ? Ce détail insignifiant déclenche une explosion conjugale d'une redoutable justesse. Dans Jeu, set et couple, la comédie flirte avec la tragédie intime, enchaînant les scènes de vie avec rythme et acuité. Un match verbal mené tambour battant, entre humour corrosif et vérités dérangeantes.
Sur scène, un terrain de tennis, un couple et une balle litigieuse. L’instant semble anodin, mais il devient le révélateur d’un déséquilibre plus profond : jalousie, non-dits, usure du temps… Le terrain de jeu devient théâtre de guerre douce, où chaque mot pèse, chaque silence interroge. Dès cette première scène brillante, on comprend qu’il ne s’agit pas d’une simple comédie de couple.
Portée par l’excellente dynamique du duo Bertrand Skol et Sébastien Durand, la pièce prend vite des allures de puzzle relationnel. Scène après scène, on explore les différentes couches de leur histoire : disputes, souvenirs, fantasmes, réconciliations. La narration non linéaire est un parti pris audacieux, qui fonctionne à merveille grâce à une mise en scène fluide et une grande complicité entre les comédiens.
Les dialogues sont vifs, acérés, drôles. Ils osent tout, sans jamais tomber dans la vulgarité gratuite. C’est fin, contemporain, profondément humain. On rit, souvent à gorge déployée, mais on se surprend aussi à réfléchir — à soi, à l’autre, au couple en général. La salle rit beaucoup… parfois jaune.
Jeu, set et couple est une comédie mordante sur la complexité des relations à deux, pleine de finesse et d’énergie. Un spectacle qui joue franc jeu avec ses personnages comme avec son public, à voir absolument si vous aimez les textes intelligents, le rythme soutenu et les joutes sentimentales sans fard.
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