Sur fond de refus bancaire et de quiproquos ubuesques, Manuel Pratt et Ludivine Vincent nous embarquent dans une comédie sociale où le rire devient un réflexe salutaire. Lui, naïf et borderline ; elle, glaciale et débordée. Le tandem fonctionne à merveille dans ce duo mordant et burlesque qui caricature, avec malice, notre rapport à l'argent et aux institutions. C’est drôle, grinçant et diablement efficace.
Une banque, un client à découvert, une conseillère remplaçante. Le pitch est simple, mais redoutablement bien mené. Quand Monsieur Mounier vient quémander un prêt de 1000€, c’est une cascade de malentendus, d’agacements et d’embrouilles qui s’enclenche. L’auteure en chef du désastre ? Une employée zélée confrontée à un énergumène aussi déconcertant qu’attachant.
Manuel Pratt, fidèle à son style, s’amuse de chaque seconde, enchaînant les mimiques et digressions, souvent improvisées, au grand bonheur d’un public conquis. En face, Ludivine Vincent, d’une rigidité aussi comique qu’exaspérée, incarne parfaitement la technocratie froide face à l’absurde du quotidien. La mise en scène valorise cette opposition de tempéraments, jouant sur le rythme, les silences, et l’accumulation de situations absurdes.
Mais derrière les rires, la pièce pointe subtilement les inégalités, les absurdités du système bancaire, et la solitude des « petits » face à la machine administrative. Le tout avec une légèreté assumée, qui n’empêche pas la réflexion.
Un vrai moment de détente, porté par un duo complice et rôdé, où le comique de situation se double d’un humour social bien vu. Pour rire de la galère, et peut-être s’y reconnaître un peu.
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