RENCONTRE – Aurélie Treilhou et Jean-David Stepler : « Chocolat Piment, une comédie sur les rires et les secrets de famille »
À l'occasion du Festival Off d'Avignon, la comédie "Chocolat Piment" de Christine Reverho s'installe au Théâtre Le Cabestan. Mise en scène par David Teysseyre, la pièce explore avec humour et tendresse les complexités des relations familiales à travers l'organisation d'un anniversaire surprise. Nous avons rencontré deux des comédiens, Aurélie Treilhou et Jean-David Stepler, qui interprètent une des filles et le père de cette famille haute en couleur.
Avignon et Moi : Pour commencer, pouvez-vous nous présenter l'histoire de "Chocolat Piment" ?
Jean-David Stepler : C'est une comédie qui s'inscrit un peu dans l'esprit des pièces de Bacri et Jaoui, peut-être avec un peu moins de cynisme, mais on y retrouve les thèmes de la famille, de l'amour, des non-dits et des petites piques. J'interprète Paul, le père, un veuf qui n'a aucune envie de fêter son anniversaire. Pour moi, quand le nombre de bougies devient inversement proportionnel au temps qu'il reste à vivre, ce n'est plus très festif. Mais mes deux filles, jouées par Aurélie Treilhou et Lydia Cherton, insistent pour organiser cet événement, avec l'aide de mon gendre, un personnage incarné par Anthony Allard, qui nous déniche un gâteau pour le moins original : un chocolat-piment. Cet anniversaire forcé devient le prétexte à la révélation de secrets de famille. On rit de situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître.
Aurélie Treilhou : C’est une pièce qui mêle le rire et l'humour à beaucoup d'émotion et d'amour. Ce sont de véritables montagnes russes émotionnelles.
Jean-David Stepler : Absolument. Et c'est aussi le reflet de notre équipe. Nous sommes devenus une vraie famille de travail, très généreuse, sous la direction de notre metteur en scène, David Teysseyre. Nous avons d'autres projets ensemble. Cette complicité se ressent sur scène, et c'est un plaisir de partager cela avec le public.
Comment est né ce projet et pourquoi avoir choisi ce texte de Christine Reverho ?
Aurélie Treilhou : C’est un projet que j’ai un peu initié au sein de l’équipe. J’avais découvert ce texte il y a trois ou quatre ans pour un autre projet qui n'avait finalement pas abouti. J’avais trouvé cette pièce formidable. En décembre 2023, j'ai retrouvé David Teysseyre, avec qui j'avais déjà travaillé, et je lui ai parlé de "Chocolat Piment" en lui disant que ce serait une excellente pièce à monter pour le festival d'Avignon. Il a été immédiatement enthousiaste et a tout de suite pensé à Jean-David pour le rôle du père.
Jean-David Stepler : David m'a envoyé le texte alors que j'étais dans l'avion pour la Thaïlande ! Initialement, le projet était envisagé pour 2025, mais il m'a dit : « C'est pour 2024 ». Tout s'est enchaîné très vite. Le miracle s'est produit l'année dernière : nous avons rencontré le public et la salle était comble dès le quatrième jour. Aujourd'hui, nous avons la chance de partir en tournée et de nous produire à Paris à la rentrée.
En tant qu'interprètes, avez-vous rencontré des défis particuliers pour vous approprier vos personnages ?
Aurélie Treilhou : Le personnage de Caroline est assez marqué. C'est une femme pleine de frustrations, notamment à cause de son mari, et elle compense en se réfugiant dans une forme de maniaquerie pour se rassurer. Ce n'est pas simple pour elle, ni pour son entourage. Mais je pense que chaque personnage de la pièce a sa propre complexité.
Jean-David Stepler : Pour ma part, l'appropriation a été relativement facile. J'ai une petite routine : tant que je ne voyais pas mon propre père dans le miroir en me préparant, je ne me sentais pas prêt à entrer en scène. Le personnage de Stéphanie, ma deuxième fille interprétée par Lydia Cherton, est peut-être psychologiquement plus complexe. C'est elle qui endosse le rôle de matriarche, qui tente de canaliser sa sœur et de me tempérer, car mon personnage n'est pas des plus faciles non plus.
Cette version de 2025 est-elle différente de celle présentée l'an dernier ?
Aurélie Treilhou : Le texte est strictement le même, mais la mise en scène et notre façon d'interpréter les personnages ont évolué. Ce n'est pas du tout la même proposition.
Jean-David Stepler : C'est comme la version 2024, mais en mieux. (rires) Du moins, nous l'espérons !
Si vous deviez résumer la pièce en trois mots chacun, quels seraient-ils ?
Jean-David Stepler : Famille. Humour. Carabistouille.
Aurélie Treilhou : Folie. Amour. Ajax.
Pour finir, quel message ou quelle émotion souhaitez-vous que le public emporte avec lui après la représentation ?
Jean-David Stepler : Mon objectif depuis toujours est de transmettre des émotions. Je suis un raconteur d'histoires. Nous voulons emmener les gens ailleurs, les sortir de leur quotidien, même si la pièce les ramène à une esthétique que beaucoup ont connue. Nous voulons que le public reparte heureux, avec le sourire. Notre ambition n'est pas intellectuelle, c'est de procurer un vrai moment de plaisir.
Aurélie Treilhou : Le thème de la famille est universel. Chacun peut s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. Si, à travers cette histoire, le public peut rire, s'émouvoir et se sentir bien, alors c'est gagné pour nous.
Informations Pratiques
- Spectacle : Chocolat PIMENT
- Auteure : Christine Reverho
- Mise en scène : David Teysseyre
- Interprétation : Anthony Allard, Lydia Cherton, Jean-David Stepler, Aurélie Treilhou
- Lieu : Théâtre Le Cabestan, 11 Rue du Collège de la Croix, Avignon
- Dates : Du 5 au 26 juillet
- Relâches : les 8, 15 et 22 juillet
- Horaire : 12h45
- Durée : Environ 1h15
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