Festival Off d’Avignon : un spectateur dépose plainte pour agression sexuelle après un spectacle

Le média Avignon et Moi a recueilli le témoignage d’un spectateur affirmant avoir été agressé sexuellement lors du spectacle Flippant le Dauphin, présenté dans le cadre du Festival Off d’Avignon. Une plainte a été déposée dans la nuit du 11 au 12 juillet pour agression sexuelle.

Le spectacle en question est présenté comme une œuvre mêlant « marionnettes, mime et clowns » autour du lien entre un dompteur et son dauphin. Annoncé comme « tout public à partir de 10 ans », sans avertissement de contenu, il est décrit sur les plateformes officielles comme une expérience burlesque et humaniste, à vivre en famille.

Pourtant, selon le témoignage que nous avons recueilli, la représentation aurait rapidement basculé dans des scènes à caractère sexuel, violent et humiliant, impliquant l’utilisation de poissons morts, de liquides évoquant du sang, d’un couteau réel, et surtout des interactions physiques imposées à des spectateurs et spectatrices.

« Il a placé son entrejambe à un centimètre de mon visage, mimant une fellation… »

Le plaignant affirme avoir été physiquement contraint par l’artiste : ses poignets saisis, son visage approché de l’entrejambe de l’interprète, mimant un acte sexuel. Il décrit également d’autres spectatrices appelées sur scène, touchées de manière non consentie, menacées, et visiblement pétrifiées sous la pression du public et du performeur. L’ambiance décrite évoque une mise sous emprise, dans une salle quasi vide.

Une plainte déposée, des réactions en cause

Le spectateur déclare avoir alerté la billetterie, puis le directeur de La Factory, Laurent Rochut, peu après la représentation. La plainte a été déposée dans la nuit pour agression sexuelle au commissariat d’Avignon.

Contacté par Avignon et Moi, Laurent Rochut réfute avoir été informé immédiatement d’une agression sexuelle sur la victime :

« La personne m’a dit qu’elle avait été témoin, pas victime.»

Concernant la nature des scènes du spectacle et le contenu annoncé sur le site du Festival Off, il précise :

«Le spectacle est certes annoncé tout public mais nous ne laissons entrer aucun enfant et nous avertissons les moins de 16 ans.»

Un écriteau précisant que le spectacle pouvait choquer aurait été affiché à la billetterie.

Interrogé sur la plainte, Laurent Rochut affirme :

« J’ai un respect trop profond pour le consentement pour accepter qu’on le mette à toutes les sauces. Il faut faire gaffe à ne pas laisser les talibans du consentement devenir les arbitres du spectacle vivant. Ce que je sais des spectateurs qui ont assisté à la scène c'est qu'Ivandros, vêtu d'un string pendant cette séquence, a vu un spectateur hostile, les bras croisés, et qu'il a essayé de décroiser ses bras pour le dérider. Que le spectateur ait assimilé ça à une scène à caractère sexuel me laisse perplexe quant aux pratiques du plaignant. La liberté de création à sans doute des limites mais elle subit en permanence des attaques au nom de la morale... ou de la décence. Je me suis laissé dire que le In connaissait aussi son lot de protestations et de cris d'orfraies. C'est peut-être un signe supplémentaire de rapprochement entre le IN et le OFF."

Si vous êtes victime ou témoin de ce type de faits, nous vous encourageons à vous rapprocher des structures compétentes :
– AF&C (Avignon Festival & Compagnies)
– La police ou la gendarmerie
– Le CIDFF, ou toute association spécialisée dans l’accompagnement des victimes de violences sexuelles.