Un groupe de jeunes artistes se retrouvent après des années de bohème, invités par l’une d’entre eux qui a accédé à la gloire. Dans une villa luxueuse avec piscine, les retrouvailles prennent une tournure inattendue lorsqu’elle propose un bain de minuit. Rien ne se passe comme prévu. Sous des apparences festives, les rancœurs enfouies refont surface et l’ambiance vacille.
Interprétée par cinq comédiens, la pièce contemporaine de Mark Ravenhill ausculte avec précision les replis sombres de la nature humaine. Jalousie, envie, cruauté : tout s’entremêle dans cette réunion d’anciens camarades confrontés à la réussite éclatante de l’une des leurs. Ce qui aurait pu être un moment de célébration devient peu à peu un champ de bataille émotionnel où chacun cherche à combler ses blessures en creusant celles de l’autre.
Les comédiens racontent l’histoire à travers un récit morcelé, direct, souvent brutal. On rit parfois, on est mal à l’aise souvent. Les souvenirs douloureux ressurgissent, les non-dits éclatent. L’absence, la maladie, l’échec artistique sont autant de strates qui nourrissent la colère et la douleur.
La mise en scène est sobre, au service d’un texte acide, sans concession. Le malaise est palpable, voulu, maîtrisé. Chaque personnage devient le miroir d’une part trouble que l’on connaît trop bien. L’émotion naît de cette justesse, de ces failles exposées avec une sincérité dérangeante. Une pièce qui dérange, qui remue, et qui ne laisse pas indemne.
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