Un texte fort et engagé sur la condition des travailleurs immigrés à Dubaï. Dubaï. Luxe, grandeur et richesse s’affichent aux yeux de tous. Ici le plus grand centre commercial du monde, démesuré et sur-climatisé, posé telle une pyramide pharaonique au beau milieu du désert. Mais derrière cet étalage de luxe et de dépenses, il y a des hommes.
Mo, Abhishek et Ketut, travailleurs immigrés, racontent tour à tour leur vie et leurs conditions de travail. Passeport confisqué, heures interminables passées au sommet des plus grandes tours, souffle court, chaleur insupportable… Sous des températures dépassant souvent les 50 degrés, ils construisent le bonheur des plus riches au péril de leur vie. Mais ici, les médias annoncent inlassablement 49 degrés : la loi interdit de travailler au-delà de 50. Hypocrisie légale, réalité infernale.
Dans ces conditions effroyables, ils cumulent des points pour espérer récupérer leur passeport, repartir dignement, retrouver leur liberté. Le texte de Rébecca Vaissermann, à la frontière du documentaire et de la fiction, interpelle : que vaut le travail dans une société obsédée par la consommation, prête à sacrifier des vies entières au nom du progrès et du prestige ?
La mise en scène, d’une grande sobriété, laisse toute la place aux mots. Le jeu dépouillé des comédiens renforce l’impact d’un texte puissant, sans compromis ni pathos excessif. Un théâtre nécessaire, qui donne voix à ceux qu’on préfère ne pas voir. Une dénonciation juste, humaine, urgente.
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