Hissa de Urkiola livre, en solo, un spectacle intime où le violon se fait le témoin du désir d’adopter et de l’envie viscérale d’être mère. Mais la vie bascule lorsque son père, victime d’un AVC, refuse la maison de retraite et l’oblige à réinventer sa place : la fille devient l’aidante, l’équilibre familial s’inverse. Entre l’hôpital et la maison, la tendresse affleure, portée par une philosophie de vie surprenante. « La Fille de son père » explore, avec délicatesse, l’amour filial et la résilience, transformant chaque épreuve en opportunité d’apprendre plutôt que de sombrer dans le ressassement.
Dans « La Fille de son père », Hissa de Urkiola brosse un autoportrait sans filtre : celui d’une femme habitée par le rêve d’adoption, soudain rattrapée par la réalité du vieillissement et de la dépendance d’un père malade. Au lieu de s’apitoyer ou de céder à la plainte facile, l’artiste pose un regard lucide : « Râler, c’est de l’auto-sabotage. » Tout au long du spectacle, cette philosophie irrigue la narration et teinte chaque geste d’une douceur combative.
Sur scène, la comédienne incarne avec finesse cette fille qui accompagne son père à l’hôpital, jour après jour, tout en lui laissant sa part de choix et de dignité, même lorsque l’inversion des rôles semble inéluctable : « Mon père est devenu mon fils. »
La pièce se démarque par son refus de sombrer dans la caricature de l’aidant. Ici, le quotidien se fait terrain d’apprentissage, et l’amour, moteur d’une renaissance partagée. La relation père-fille, bouleversée mais jamais brisée, se déploie dans une grande tendresse et une honnêteté désarmante.
« La Fille de son père » n’est pas seulement le récit d’une difficulté, c’est une leçon de vie pleine de pudeur, un spectacle qui résonne d’humanité, porté par une sensibilité rare et une vraie générosité de jeu.Recevez la newsletter Avignon et Moi
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