Accueil > Critiques > La fille de son père

La fille de son père : notre avis

10 Juillet 2025 à 18h33

Jérôme Chaudier - Rédacteur en chef et président

Jérôme Chaudier explore les coulisses culturelles et locales du Grand Avignon. Journaliste et développeur, il mêle passion du théâtre, regard critique et innovation numérique. Engagé auprès des artistes et du territoire, il défend une information libre, exigeante et proche des habitants comme des visiteurs.

Hissa de Urkiola livre, en solo, un spectacle intime où le violon se fait le témoin du désir d’adopter et de l’envie viscérale d’être mère. Mais la vie bascule lorsque son père, victime d’un AVC, refuse la maison de retraite et l’oblige à réinventer sa place : la fille devient l’aidante, l’équilibre familial s’inverse. Entre l’hôpital et la maison, la tendresse affleure, portée par une philosophie de vie surprenante. « La Fille de son père » explore, avec délicatesse, l’amour filial et la résilience, transformant chaque épreuve en opportunité d’apprendre plutôt que de sombrer dans le ressassement.

La fille de son père

Dans « La Fille de son père », Hissa de Urkiola brosse un autoportrait sans filtre : celui d’une femme habitée par le rêve d’adoption, soudain rattrapée par la réalité du vieillissement et de la dépendance d’un père malade. Au lieu de s’apitoyer ou de céder à la plainte facile, l’artiste pose un regard lucide : « Râler, c’est de l’auto-sabotage. » Tout au long du spectacle, cette philosophie irrigue la narration et teinte chaque geste d’une douceur combative.

Sur scène, la comédienne incarne avec finesse cette fille qui accompagne son père à l’hôpital, jour après jour, tout en lui laissant sa part de choix et de dignité, même lorsque l’inversion des rôles semble inéluctable : « Mon père est devenu mon fils. »

La pièce se démarque par son refus de sombrer dans la caricature de l’aidant. Ici, le quotidien se fait terrain d’apprentissage, et l’amour, moteur d’une renaissance partagée. La relation père-fille, bouleversée mais jamais brisée, se déploie dans une grande tendresse et une honnêteté désarmante.

« La Fille de son père » n’est pas seulement le récit d’une difficulté, c’est une leçon de vie pleine de pudeur, un spectacle qui résonne d’humanité, porté par une sensibilité rare et une vraie générosité de jeu.

Festival Avignon 2025
Le 8 Juillet 2025
Horaire : 14h00 et 18h00
Lieu : Atypik théâtre
Vous avez une question ? Cliquez-ici !
Article de : Jérôme Chaudier
Sponsorisé
 - Format carré
Commentaires
Connectez-vous pour laisser un commentaire.

Aucun commentaire pour le moment.

Avignon et moi > Categorie : Critiques > Article : La fille de son père