Ophélie Audon interprète avec brio une Médée des temps modernes. Une descente aux enfers savamment orchestrée qui aborde le difficile sujet du filicide. À découvrir sans tarder.
Sur la scène, un tabouret et un verre d’eau. Un décor minimaliste dans une ambiance de stand-up. Et ça démarre fort : « J'ai rencontré mon mari dans la file d'embarquement d'un vol EasyJet et je dois dire que cet homme m'a tout de suite (silence) déplu. » Et puis les anecdotes s’enchaînent : des souvenirs de jeunesse, de « défonce et de baise », ses quelques partenaires... Puis, changement de cap. On se case, on se marie, on fait des enfants, on tente le tout pour le tout pour décrocher le job dont on rêve, on s’affirme professionnellement et on réussit très bien, même ! Le cours de la vie, quoi !
Et puis, il y a ses enfants, omniprésents. Bienveillante mais aussi parfois dépassée, elle s’interroge sur son rôle de mère. Elle se questionne, avec parfois de la culpabilité.
Les pièces du puzzle de sa vie s’assemblent une par une et, peu à peu, le ton du stand-up devient grinçant, voire sonne faux. Par touches successives, quelques premières ombres au tableau apparaissent. L’entreprise de son mari périclite, surviennent alors les engueulades, les moments de conflit, les doutes, la violence, jusqu’au drame impensable, indicible.
L’homme serait-il atteint au plus profond de sa virilité, de sa masculinité ? Aurait-il l’impression de perdre le contrôle de sa vie ? Se sentirait-il blessé et humilié au point de commettre l’irréparable ? Mais au-delà de ce questionnement, l’écriture de Dennis Kelly nous interroge sur ce qui constitue les relations humaines et leurs ruptures. Un sujet universel dans lequel chacun de nous peut se retrouver.
Un spectacle qui nous tient en haleine et dont la fin inéluctable nous glace le sang sans crier gare !
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