L’écriture de Dennis Kelly, considéré comme un des meilleurs dramaturges britanniques actuels, sert ici un thriller particulièrement efficace qui parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la fin. Un huis clos passionnant.
Un soir, un homme du nom de Liam, couvert de sang, interrompt un dîner chez sa sœur et son beau-frère. Le couple veut comprendre ce qui s’est passé, mais le récit du garçon est confus. Suspendus aux lèvres de Liam, brillamment interprété par Antoine Robinet, nos certitudes laissent alors place aux doutes. Un huis clos familial dans lequel personne n’arrive ou n’ose finir ses phrases. Les non-dits se distillent peu à peu tel un poison. L’ambiance est lourde, pesante, et ce, dès le début du spectacle.
Un véritable bras de fer commence entre les trois personnages pour découvrir la vérité. L’ambiance est étouffante, les mots sont affûtés. Et lorsqu’on apprend que l’insoutenable a été commis, les liens familiaux, construits sur des mensonges et des petits arrangements, éclatent en plein vol.
Comment définir le bien et le mal quand un proche commet l’horreur ? Lorsque la violence enfouie au plus profond de son être surgit jusqu’au crime raciste ? Doit-on protéger un proche capable du pire, quelles qu’en soient les conséquences ? Le lien familial est-il plus fort que les règles sociétales ?
Dennis Kelly a écrit une pièce à faire pâlir les plus grands auteurs de romans noirs et sait nous perdre encore une fois dans les méandres les plus sombres de l’âme humaine. Il arrive à maintenir le suspense jusqu’à la chute finale.
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