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Nelly Bêchétoille : « Chaque soir, c'est comme si je cumulais des sauts en parachute »

Lauréat du Prix du Jury et du Prix du Public au Festival d'humour de Vienne, le spectacle Les Hommes du Président propose une mission de la plus haute importance : remonter le moral des Français grâce à l'improvisation. Portée par le duo Nelly Bêchétoille (Agent K) et Didier Landucci (Ducet des Bonimenteurs), cette pièce mêlant trame théâtrale et improvisation totale est à découvrir à La Nouvelle Étincelle, du 5 au 26 juillet, à 12h50 (relâche les mercredis).

Nelly Bêchétoille : « Chaque soir, c'est comme si je cumulais des sauts en parachute »
9 Juillet 2025 à 1h06 Par Mathilde Pallon

Avignon et Moi : Bonjour Nelly. Pouvez-vous nous présenter Les Hommes du Président ?

Nelly Bêchétoille : C'est une pièce qui mêle une trame théâtrale et de l'improvisation. Nos deux personnages sont missionnés par le Président de la République qui, à court de solutions, estime que seule l'improvisation théâtrale peut remonter le moral des Français. Il y a donc mon personnage, l'Agent K, qui représente l'ordre et l'exécutif, et le personnage de Ducci, l'expert en improvisation. Notre mission est de transmettre les valeurs de l'impro au public. Pour cela, avant d'entrer, les spectateurs écrivent des thèmes sur des petits papiers, que nous tirons au sort pour créer, sous leurs yeux, des histoires totalement improvisées.

Chaque représentation est donc unique. Comment guidez-vous le public dans le choix des thèmes ?

Exactement, chaque soir est différent. Nous ne donnons pas de liste, mais un cadre. Nous leur demandons d'écrire une courte phrase plutôt qu'un mot seul, pour susciter davantage l'imaginaire, comme "Ce soir, c'est les 90 ans de mémé" ou "Le barbecue, c'est ma passion". Nous leur suggérons aussi de s'éloigner de l'actualité pour ne pas retomber dans le quotidien et pour que nous puissions partir ensemble dans un imaginaire complètement débridé. C’est un spectacle en totale interactivité avec le public. Les spectateurs font partie intégrante de l’histoire. Toutes générations confondues, ils sont au cœur de chaque scène toujours dans la bienveillance et l’humour.

Comment est née l'idée de ce spectacle ?

Je viens du théâtre classique, mais j'ai rencontré Didier Landucci, qui faisait partie du célèbre duo d'impro Les Bonimenteurs, sur un autre projet. Il m'a dit que j'avais le sens de l'impro et m'a poussée à essayer. Je suis un peu tombée dedans comme Obélix ! J'ai eu la chance d'apprendre avec des maîtres, comme Didier et Elric Thomas, notre metteur en scène, qui est aussi un grand improvisateur. L'idée de la pièce est venue d'un article de presse véridique, qui relatait que le Président Macron avait assisté à un spectacle d'impro et avait été émerveillé. À partir de là, nous avons imaginé cette fiction où le Président, un certain "Manu" que l'on ne nomme jamais plus précisément, envoie des agents en mission, considérant que l'impro est la dernière solution pour sauver la France.

Quel a été le plus grand défi pour vous dans ce projet ?

Le principal défi a été de me mettre à l'improvisation aussi vite. Il a fallu apprendre à ne pas se juger, à ne pas chercher la meilleure idée du siècle, et à être simplement dans l'instant, le jeu, le plaisir. Mon personnage, l'Agent K, est une femme très rigide, très protocolaire, qui vient de la DGSE. Elle n'est pas là pour s'amuser. Quand elle apprend qu'elle va, elle aussi, devoir improviser, c'est un choc. Pour moi, en tant que comédienne, c'est un rôle très schizophrène, mais c'est ça qui est jouissif.

Si vous deviez résumer la pièce en trois mots ?

Surprise, joie et émotion. Surprise, car chaque soir est différent. Joie, car les gens repartent vraiment avec la banane. Et émotion, parce que l'improvisation nous fait traverser toutes les palettes d'émotions possibles.

Au-delà du rire, quel message souhaitez-vous transmettre ?

Le sourire, et ce sentiment que tout est possible. Mon personnage, qui au départ ne veut pas et ne sait pas improviser, finit par y arriver. Cela montre que l'improvisation est accessible à tous. Beaucoup de gens nous disent en sortant : "J'ai toujours rêvé de faire du théâtre, mais je n'ai jamais osé. Ce que j'ai vu me donne envie". Je pense que le spectacle ouvre le champ des possibles.

C'est votre quatrième Avignon. Avez-vous une anecdote particulière à nous partager ?

Oui, lors de notre premier Avignon, pendant une improvisation, je dis à un moment : "Mais il est mort, il ne me parlera plus !". Et là, un homme se lève dans le public et crie : "Si, je suis là, je t'entends, parle-moi !". Il a été tellement absorbé par l'histoire qu'il s'est pris au jeu. Tout le monde a ri, nous avons joué avec lui, et c'est devenu un moment de délire collectif, d'une spontanéité géniale. Voir que les gens avaient envie de jouer avec nous, c'était merveilleux. Le pari était gagné.

Les hommes du Président

  • Lieu : L’Étincelle
  • Dates : Du 5 au 26 juillet 2025
  • Relâche : les mercredis
  • Horaire : 12h50
  • Durée : 1h20
  • Genre : Improvisation théâtrale
  • Distribution : De et par Nelly Bêchétoille et Didier Landucci, Co-auteur : Bruno Ginoux, MES : Elric Thomas
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Article de : Mathilde Pallon
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