Blanc de blanc : notre avis

Sur scène, Shu Okuno. En fond, une mélodie au piano. Pour décor, quelques ballons blancs de différentes tailles. C'est tout. Nul artifice, nul mot, simplement l'artiste et son talent de mime. Le pouvoir de donner vie à l'invisible. De raconter l'histoire d'un tailleur qui confectionne un costume sur mesure, comptant sur l'imagination du spectateur pour comprendre les gestes minutieux qui étalent le tissu, cousant à la main ou à la machine à broder. L'imitation est telle que l'on peut se demander s'il n'a pas été tailleur dans une autre vie.

Voilà ce qui constitue la première partie du spectacle. La suivante est subjective, plus libre et imaginative, chacun en comprend ce qu'il peut et ce qu'il veut. Formé par le mime Marcel Marceau, Shu Okuno vous montrera qu'un artiste n'est pas simplement un mime, mais un magicien qui tisse les fils de l'invisible et sème des graines dans notre imagination fertile. Ce personnage attachant se meut sur une scène épurée où les ballons blancs entrent et sortent en glissant sur le sol.

En fond sonore, pour accompagner notre mime, des notes de piano jouent une mélodie harmonieuse et vibrante qui remplit l'atmosphère de poésie. Parfois, les notes s'interrompent pour laisser place à un silence jamais long, car toujours occupé par les gestes de l'artiste qui prend sa tâche ardemment en main. On saluera sa performance physique qui défie parfois les lois de la gravité, en prenant appui dans le vide ou en se tenant en biais. Essayez de vous asseoir dans le vide comme si vous étiez sur une chaise, vous verrez que ce n'est pas si facile que ça…

Ce spectacle vous fera l'effet d'une bulle de douceur et de légèreté dans un monde où le silence est parfois nécessaire pour entrevoir l'invisible.