Pour la première fois au Festival d'Avignon, le collectif Almaty Creative présente « Échos des Steppes », une programmation audacieuse réunissant quatre compagnies de théâtre du Kazakhstan. Entre tradition et modernité, cette initiative vise à faire découvrir la richesse et la singularité de la scène culturelle d'Almaty, la plus grande ville du pays. Rencontre avec un représentant du collectif, qui nous dévoile les ambitions de ce projet unique.
Avignon et Moi : Bonjour. Pourriez-vous nous présenter le projet que vous portez cette année au Festival d’Avignon ?
Almaty Creative : Bonjour. Nous sommes ici avec le collectif Almaty Creative pour présenter quatre compagnies de théâtre à Avignon. Notre programme, intitulé « Échos des Steppes », rassemble deux théâtres indépendants et deux théâtres d'État pour offrir un aperçu de notre culture.
Le premier, le théâtre indépendant Artishok, joue Cabaret Maiakovski au Théâtre Atypik. Le second, le théâtre privé Jolda, présente Tamyr, un spectacle de danse très intéressant, au Théâtre de la Scierie. Nous avons aussi deux institutions publiques : le Théâtre de Marionnettes (State Puppet Theater) et le Théâtre d'Art Traditionnel Alataou, qui se produiront plus tard dans le festival. Notre objectif est de faire découvrir notre culture et de montrer ce qui rend notre art si singulier.
Qu’attendez-vous de cette expérience à Avignon ?
C’est une opportunité pour nos artistes d’enrichir leur pratique. Jouer ici, que ce soit dans la rue ou sur scène, leur permet d’acquérir une nouvelle expérience. Nous cherchons également à développer des partenariats durables avec le Festival OFF d'Avignon. L'idée est de créer un pont culturel. Cette venue a été rendue possible grâce à une invitation qui s’est concrétisée en février dernier, nous avons donc organisé cette tournée en très peu de temps.
Vous venez d'Almaty. Quelle place occupe la culture dans cette ville ?
Almaty n'est plus la capitale politique du Kazakhstan, mais elle en est devenue le cœur culturel et créatif, un véritable hub pour toute l'Asie centrale. La ville abrite une grande diversité de théâtres, qu'ils soient indépendants ou d'État. Si vous venez à Almaty, vous découvrirez une scène artistique encore plus vaste et de nombreuses autres performances intéressantes qui permettent de comprendre les différentes facettes de notre culture.
Votre programme, « Échos des Steppes », semble mêler tradition et modernité. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix artistique ?
Oui, nous avons voulu créer ce mélange unique entre les arts traditionnels et contemporains. Par exemple : Cabaret Maiakovski s'inspire d'un célèbre poème de Vladimir Maïakovski. Il montre que si les époques changent, certaines situations humaines restent les mêmes. Maïakovski a vécu la Première Guerre mondiale, et le spectacle fait écho aux problématiques actuelles.
Le programme du théâtre Alatau, quant à lui, explore la richesse de l'histoire et de la culture kazakhes. À travers la musique et les danses, il raconte les histoires de notre peuple nomade. Le Théâtre de Marionnettes présente Roméo et Juliette, une œuvre classique et intemporelle sur l'amour, qui reste toujours d'actualité.
Enfin, Tamyr, qui signifie « racines » en kazakh, est une performance de danse qui explore les liens entre les générations et l'évolution de notre identité en tant que peuple. La danseuse, Gulsaya, y chante des mélodies transmises par son grand-père. On peut presque entendre la voix de cet aïeul la bénissant et lui souhaitant d’être heureuse. C'est une façon de montrer nos racines à travers le mouvement.
Vous insistez sur le caractère unique de la culture kazakhe. Est-ce une volonté de marquer votre identité sur la scène internationale ?
Absolument. Nous voulons mettre en valeur cette singularité et montrer sa richesse. C'est aussi pour cela que nous espérons que cette collaboration sera réciproque. L'année prochaine, nous serions ravis d'accueillir des compagnies françaises au Kazakhstan. Le public y est curieux et apprécierait de découvrir la scène française, qui est si foisonnante ici à Avignon qu'il est même difficile de choisir où aller. La collaboration entre nos deux nations peut donner naissance à de nouveaux projets créatifs et à des spectacles novateurs. C'est tout le bien que je nous souhaite.
Compagnie : Théâtre Artishok - Almaty
Description : Un cabaret électrisant mêlant rire, poésie et démesure par la troupe légendaire du Kazakhstan.
Dates : 5-14 juillet
Heure : 22h45
Lieu : Atypik Théâtre
Compagnie : JOLDA DANCE THEATRE - Almaty
Description : Spectacle de la plus célèbre troupe de danse contemporaine du Kazakhstan.
Dates : 6-16 juillet (jours pairs)
Heure : 21h
Lieu : LaScierie
Compagnie : Clown show - Théâtre National du Jeune Spectateur - Tachkent
Description : Un spectacle détonant avec l'énergie des clowns ouzbeks.
Dates : 5-26 juillet
Heure : 10h10
Lieu : Atypik Théâtre
Compagnie : State Puppet Teater - Almaty
Description : Après avoir remporté un prix au Festival International de Marionnettes d'Ottawa, le State Puppet Teater d'Almaty se produit en France.
Dates : 15-26 juillet
Heure : 20h40
Lieu : LaScierie
Compagnie : Théâtre des Arts Traditionnels d'Almaty
Description : Une immersion dans la culture ancestrale d'Asie centrale avec quinze artistes du Théâtre des Arts Traditionnels « Alataou » d'Almaty.
Dates : 20-26 juillet
Heure : 20h45
Lieu : Le Rouge Gorge
5 juillet à 21h30 : Cabaret Nomade au Délirium. Soirée d'ouverture avec des artistes du Kazakhstan, d'Ouzbékistan et d'ailleurs.
7, 9 et 10 juillet : Pavillon international avec le stand « Culture et théâtres d'Almaty » au Village du Off.
8 au 10 juillet : Réception officielle par la Ville d'Avignon et le festival Off Avignon des délégations officielles.
8 juillet : Soirée Pro & Presse au Musée Vouland. Rencontre entre professionnels et institutions culturelles (Soirée privée).
10 juillet à 10h30 : Projection du film « Le Bonheur » (Hapiness) d'Askar Uzabayev au Cinéma Utopia.
22 juillet : Soirée Asie centrale au Petit Off d'Oppède.
9 juillet à 14h30 & 16h30 : Tables rondes sur la culture du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan avec des artistes et directeurs de théâtre, au Village du Off.
Interviewé par Jérôme Chaudier et Fabien Dworczak.
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