Pour sa première participation au Festival Off d'Avignon, l'humoriste Cyrielle Knoepfel présente son premier seule-en-scène, « Trop tard ?! », au théâtre Le Mokiri. Un spectacle humoristique qui interroge avec autodérision la pression sociale liée au temps qui passe et l'injonction à suivre un calendrier de vie préétabli. Une thématique qui fait écho à son propre parcours, marqué par une reconversion professionnelle audacieuse. Rencontre avec une artiste qui a décidé de suivre son propre tempo.
Avignon et Moi : Bonjour Cyrielle. Pouvez-vous nous présenter votre spectacle, « Trop tard ?! » ?
Cyrielle Knoepfel : C'est un spectacle humoristique qui s'intitule « Trop tard ?! » parce que j'ai toujours eu un drôle de timing dans la vie, faisant souvent les choses plus tard que les autres. J'ai réalisé qu'il y a souvent dans la société un calendrier imposé pour tout : se mettre en couple, faire des enfants, trouver un travail stable... Je n'ai jamais suivi ce rythme. Je suis mon propre timing, et c'est de cela que parle le spectacle.
Pourquoi avoir écrit ce spectacle, et pourquoi le présenter maintenant ?
C'est mon tout premier spectacle, j'avais donc envie qu'il parle de moi et de ce que j'ai pu ressentir ces dernières années. Pourquoi maintenant ? Parce que, encore une fois, je ne fais pas les choses comme tout le monde. En général, les gens se lancent tôt dans ce métier. Moi, je me suis lancée tard et je pense qu'il est essentiel de suivre son instinct et son propre chemin de vie. C'est donc arrivé maintenant, tout simplement.
Quel a été votre parcours pour arriver jusqu'à la scène ?
Je ne viens pas du tout de ce monde-là. J'ai opéré une reconversion professionnelle tardive : à 37 ans, j'ai intégré une école de théâtre à Paris. Auparavant, je faisais beaucoup d'improvisation, c'est d'ailleurs ce qui m'a fait découvrir la scène. Mais j'ai toujours eu l'envie d'écrire mes propres sketchs. En parallèle de l'école, j'ai donc écrit mes premiers textes et je les ai rodés sur les scènes du Grand Est, étant alsacienne, et de Paris. Je me suis lancée avec ce spectacle il y a un an.
Si vous deviez résumer votre spectacle en trois mots ?
Timing, autodérision, féminisme.
Quel est le public que vous visez ?
D'après ce que j'ai pu constater jusqu'ici, le public se situe plutôt dans la tranche d'âge des 30-50 ans. Il est majoritairement féminin, mais j'encourage vivement les hommes à venir. En réalité, j'ai déjà joué devant des personnes de 20 ans comme de plus de 60 ans et cela a très bien fonctionné, mais le cœur de cible semble être celui-ci.
Quel message aimeriez-vous que le public retienne en sortant de la salle ?
J'aimerais que les spectateurs retiennent qu'on peut faire ce que l'on veut, quand on le veut et quand on en a envie. Sans forcément se mettre dans des cases, se coller une étiquette ou écouter ce que les autres nous disent. Je veux montrer que tout est possible quand on le désire vraiment.
C'est votre premier Festival d'Avignon. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Je suis tout autant contente que stressée. C'est une expérience géniale d'être ici, de retrouver les autres artistes, de rencontrer de nouvelles personnes. Il y a beaucoup de solidarité, ce qui est très appréciable. Mais oui, le stress est là, comme pour tout le monde : celui de réussir à avoir du monde dans la salle, de faire la promotion du spectacle dans les rues...
Avez-vous rencontré des défis particuliers lors de la création du spectacle ?
Non, l'écriture a été assez fluide. Comme c'est mon premier spectacle, je pense que j'avais beaucoup de choses enfouies à dire sans même m'en rendre compte, donc les idées sont venues assez naturellement. Ensuite, bien sûr, il a fallu tester les textes et les blagues pour voir s'ils fonctionnaient. Le spectacle a été rodé lors d'une mini-tournée à Strasbourg, Lyon, Lille et Paris. Il est encore perfectible, et cette semaine intense à Avignon va certainement m'aider à l'affiner.
Venir jouer à Avignon, était-ce un rêve ?
Honnêtement, c'était un petit rêve. J'ai découvert le festival il y a une dizaine d'années en tant que spectatrice et j'ai été subjuguée par l'ambiance, l'animation, toutes ces affiches... Pour moi, cela paraissait inaccessible. Finalement, on se rend compte que lorsqu'on s'en donne les moyens, c'est possible. Je me suis lancé un défi : cette année, pour mes 40 ans, je me suis dit « allez, tu te fais plaisir et tu réalises ce rêve ».
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