Cyrano : notre avis

Cyrano de Bergerac, c’est d’abord l’histoire d’un homme à la verve tranchante et au nez proéminent, amoureux de sa cousine Roxane mais incapable de lui avouer ses sentiments. Par amour, il prête ses mots au beau Christian pour conquérir le cœur de celle qu’il aime en silence. Tragédie romantique, duel d’esprit, honneur et sacrifice… la pièce d’Edmond Rostand traverse les siècles. Dans cette relecture contemporaine, Cyrano revient plus vivant que jamais, à travers un spectacle mêlant rap, danse et lumière, où le panache se conjugue au présent. Une réinvention incroyable pour redonner souffle à ce classique éternel.

Dès les premières secondes, le ton est donné : ce Cyrano n’est pas là pour faire de la figuration. C’est un choc esthétique, un spectacle total où la rime claque comme une punchline. Sur scène, la troupe, vibrante d’enthousiasme, bouscule les codes et insuffle une énergie folle à cette réinterprétation du chef-d'œuvre de Rostand. On passe du vers classique aux envolées rap sans rupture, soutenus par une scénographie mouvante, des jeux de lumière ingénieux, et des chorégraphies urbaines qui font office de changements de décor.

Le public n’est pas spectateur mais complice : les comédiens brisent le quatrième mur, s’immiscent dans la salle, multiplient les interactions. La mise en scène, audacieuse et immersive, donne vie à un Cyrano moderne, émouvant, plein d’humour et d’autodérision. Chaque acteur incarne son rôle avec sincérité, et le Cyrano de cette version est tout simplement magistral, à la fois vulnérable et flamboyant.

Le rythme ne faiblit jamais. Pendant 2h15, on est happé, transporté, bouleversé. Le texte de Rostand est revisité sans jamais être trahi : les rimes deviennent des flows, la poésie se fait slam, les tirades classiques retrouvent une force nouvelle dans le rythme des battements modernes. C’est vivant, osé, intense.

Et quand la dernière réplique tombe, l’ovation est immédiate. Debout, conquis, on applaudit non seulement la performance, mais l’hommage à l’art théâtral. Ils nous ont offert le meilleur.

Bravo au Collectif Chapitre 13 pour ce moment plein de panache.