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Igor Mamlenkov : « Si nous sommes en paix avec nous-mêmes, la guerre ne peut pas exister »

Il est l'un des visages poétiques et inclassables de ce Festival d'Avignon. L'artiste Igor Mamlenkov présente son spectacle Kto tam ? (Qui est là ?), un seul en scène tragicomique qui explore les thèmes de la solitude, du rêve et du foyer. Il y incarne un Domovoï, un esprit protecteur de la maison dans la mythologie slave, abandonné par ses habitants. Rencontre avec un artiste pour qui le clown est avant tout une philosophie. Le spectacle se joue au Théâtre La Luna, tous les jours du 5 au 26 juillet à 10h00.

Igor Mamlenkov : « Si nous sommes en paix avec nous-mêmes, la guerre ne peut pas exister »
6 Juillet 2025 à 19h02 Par Mathilde Pallon

Avignon et Moi : Pour commencer, comment décririez-vous votre pièce en trois mots ?

Igor Mamlenkov : Je dirais : clown lyrique, rêve, et la sensation de la maison.

Vous vous définissez comme un clown, et pourtant votre parcours semble bien plus complexe. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En réalité, j’ai une relation particulière avec ce terme. J'ai souvent du mal avec l'étiquette de "clown", car je ne m'identifie pas toujours à ce que je vois dans cette discipline. En Russie, j'ai dansé le breakdance en autodidacte, comme tout le monde à l'époque, et j'ai étudié le théâtre dans un groupe d'amateurs. En déménageant à Barcelone, j'ai étudié et travaillé avec Jango Edwards (que beaucoup de Français connaissent), Johnny Melville et d'autres. Aujourd'hui, je m'intéresse beaucoup au butoh, qui est proche du clown, du processus intérieur profond et des impulsions honnêtes. J'ai également collaboré plusieurs fois avec Romeo Castellucci et une fois avec Isabelle Huppert.

Ce qui m'intéresse, c'est le personnage clownesque au niveau philosophique, ce qu'il représente. Pour moi, le clown n'est pas forcément quelqu'un qui doit être rigolo, c'est un autre niveau de poésie sur scène. Le personnage du clown peut exister dans différentes ambiances : surréaliste, poétique, lyrique, et même dramatique ou tragicomique. Bien sûr, le comique est une porte formidable pour créer un sentiment de communauté avec le public. Pour moi, il n'est pas très important que les gens rient à gorge déployée, il suffit qu'ils sourient sincèrement.

Quand le public sort de Kto tam ?, avec quel message ou quelle image souhaitez-vous qu'il reparte ?

C'est une question difficile, car nous vivons une époque de guerre. Je souhaite qu'ils repartent avec une image de paix. La "maison intérieure", c'est notre paix. Je pense que si nous sommes en paix avec nous-mêmes, la guerre ne peut pas exister.

Un dernier mot pour convaincre ceux qui hésiteraient encore à venir voir votre spectacle ?

Après tout ce que je viens de dire, il ne peut plus y avoir d'hésitation !

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Article de : Mathilde Pallon
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