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Olivier Desbordes et Éric Perez : « Un cabaret déjanté, dégenré et dérangé »

Après leur hommage matinal à Jean Yanne, la troupe d'Opéra Éclaté, menée par le metteur en scène Olivier Desbordes et le comédien-chanteur Éric Perez, propose une plongée dans la folie du music-hall. Leur spectacle Y'a d'la joie! Le Cabaret dérangé, dégenré et déjanté est une revue musicale explosive qui revisite le répertoire français des années 1920 à 1960. Un spectacle à découvrir au théâtre La Nouvelle Étincelle, du 5 au 26 juillet 2025, à 16h15 (relâche les mercredis).

Olivier Desbordes et Éric Perez : « Un cabaret déjanté, dégenré et dérangé »
4 Juillet 2025 à 16h34 Par Mathilde Pallon

Avignon et Moi : Bonjour Olivier, bonjour Éric. Vous présentez Y'a d'la joie!. Pouvez-vous nous en parler ?

Olivier Desbordes : C'est une revue, une succession de tableaux construits autour de chansons allant des années 20 aux années 60 environ. Il n'y a pas de texte de liaison, l'enchaînement se fait sur les thèmes et les ruptures, créant une ambiance générale. L'idée m'est venue de mon expérience passée au Lido et au Casino de Paris. C'est une revue complètement décalée, un peu déglinguée, avec une atmosphère qui peut faire penser à certains films de Fellini.

Vous décrivez le spectacle comme « dérangé, dégenré et déjanté ». Que voulez-vous dire par là ?

Éric Perez : C'est un spectacle très amusant où l'on pousse le jeu très loin, presque un travail de clown. Il y a des chansons de garçons chantées par les filles et inversement, on essaie de tout mélanger. Nous portons des maquillages et des costumes extravagants, ce qui renforce ce côté clownesque.

Le ton est donc purement burlesque ?

Olivier Desbordes : Pas uniquement. Il y a toujours un double niveau. On trouve des choses très "farce", où l'on va très loin dans le burlesque, mais aussi des chansons assez émouvantes. Il y a des plages de poésie, des moments un peu suspendus, comme une chanson de Charles Trenet.

Éric Perez : L'un des axes de notre travail est de faire redécouvrir les textes. Dans ces chansons populaires, dont on fredonne l'air sans y penser, se cachent des choses très intéressantes. Comme le disait notre ami Jean-François Kahn, les chansons sont des photographies de la société. On peut avoir une mélodie très sympathique, et s'apercevoir en écoutant vraiment les paroles qu'il y a un fond social, un propos sur les rapports humains très fort.

Olivier Desbordes : Prenez Moi j'en ai marre de Mistinguett. Ça sonne comme une chanson de revue légère, mais les paroles sont en réalité assez prenantes et profondes. C'est ça qui est étonnant.

Quelle est votre approche de l'interprétation pour révéler ce double sens ?

Éric Perez : Ce n'est pas une parodie. Dans la parodie, il y a toujours une distance qui, personnellement, me déplaît. Nous, nous avons travaillé sur le premier degré. On s'accapare les chansons, on y va complètement, à fond. On pousse ce premier degré à l'extrême, ce qui peut rendre l'interprétation presque ahurissante et créer des sensations très bizarres chez le spectateur.

Olivier Desbordes : Parfois, on pousse les situations presque jusqu'à la folie. Éric chante Je m'aime, l'histoire d'un homme qui tombe amoureux de son reflet dans une glace. C'est l'histoire de Narcisse poussée à l'extrême, qui vire à la folie. En allant jusqu'au bout, on crée des moments très dérangeants.

Pourquoi avoir monté ce spectacle en particulier ?

Olivier Desbordes : D'abord, par amour de la chanson. Et puis, nous avons cette équipe de cinq chanteurs et une pianiste qui se connaissent pour certains depuis plus de 30 ans. Nous avions envie de faire ça ensemble. C'est une relecture d'un spectacle que nous avions déjà un peu travaillé il y a vingt ans.

Éric Perez : C'est notre amour de la fantaisie, du burlesque et de la dérision. Le tout sans jamais se prendre au sérieux, mais en le faisant très sérieusement.

Le rythme semble très soutenu. Que voulez-vous que le public emporte avec lui en sortant ?

Olivier Desbordes : Oui, c'est un enchaînement ébouriffant, avec de nombreux changements de costumes. Le rythme est très rapide. Nous voulons que le public soit emporté dans un tourbillon de plaisir et d'émotion.

Éric Perez : C'est du divertissement, évidemment, mais pas uniquement pour faire rigoler. Le spectacle fait beaucoup rire, mais il y a aussi autre chose qui se dégage, une certaine profondeur. Le spectacle dure 1h15. C'est un grand moment de joie.

Informations pratiques :

  • Spectacle : "Y a d'la joie, cabaret déjanté"
  • Lieu : Nouvelle Etincelle, Avignon
  • Dates : Du 5 au 26 juillet (relâche les mercredis)
  • Horaire : 16h15
  • Durée : 1h15
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Article de : Mathilde Pallon
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