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Philippe Blanc : « Dans SOSIES, on cherche l'humanité derrière le ridicule »

À l'occasion du Festival Off d'Avignon, nous avons rencontré Philippe Blanc, comédien dans la pièce SOSIES de l'auteur Rémi De Vos. Il nous parle de cette comédie grinçante qui explore avec humour et profondeur le monde des sosies, entre quête d'identité et rivalités. Une pièce à découvrir au théâtre Le Castellet, les jours impairs du 5 au 25 juillet à 13h15.

3 Juillet 2025 à 22h01 Par Mathilde Pallon

Bonjour Philippe. Pour commencer, pouvez-vous nous présenter la pièce SOSIES ?

C'est l'histoire de cinq personnages un peu perdus dans leur vie, qui essaient tant bien que mal de s'extraire de leur condition. Parmi eux, deux sont des sosies de célébrités : l'un de Johnny Hallyday, qui connaît un certain succès dans les clubs du coin, et l'autre de Serge Gainsbourg, qui peine à joindre les deux bouts et nourrit une forte jalousie envers son rival. C'est une comédie écrite par Rémi De Vos, au ton très grinçant et acerbe. Le début est une pure scène de comédie avec des rebondissements constants, mais petit à petit, on se prend d'affection pour ces personnages. On découvre qu'ils sont pleins de failles et vivent des situations très difficiles. À travers la figure du sosie, ils cherchent à exister et à trouver leur propre identité, souvent pour surmonter des drames personnels. Il y a aussi le fils du sosie de Gainsbourg, tout aussi paumé, qui rencontre une jeune fille dans la même situation. Tout cela est traité avec beaucoup d'humour, mais c'est un comique qui fait réfléchir.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce texte ?

Ce qui nous plaît, c'est de révéler la vulnérabilité des personnages derrière une première approche comique. Nous aimons trouver l'humanité en chaque personne, quel que soit son parcours. C'est notre manière de traiter des sujets de société.

Quand et comment avez-vous découvert cette pièce ?

La pièce a été créée ici, à Avignon, en 2021. Nous étions présents au festival cette année-là avec un autre spectacle et nous en avions entendu parler. En la relisant il y a deux ans, nous avons senti qu'elle correspondait parfaitement aux valeurs que nous souhaitons défendre, notamment sur les thèmes de l'existence et de la place dans la société.

Si vous deviez résumer la pièce en trois mots, lesquels choisiriez-vous ?

Comédie, identité et exister.

Quel message ou quelle émotion souhaitez-vous que le public retienne en sortant de la salle ?

Le message principal est qu'il y a toujours une part d'humanité en chacun, et qu'il faut savoir aller la chercher. Il ne faut pas s'arrêter à la première impression, rire des gens parce qu'on les trouve ridicules, mais comprendre qu'il y a une histoire derrière, quel que soit le parcours de vie. Après, les réactions sont très variables. Nous l'avons déjà jouée et certains spectateurs ne retiennent que l'aspect comédie, tandis que d'autres sortent en larmes, touchés par les personnages. Et c'est justement cette palette d'émotions que nous recherchons.

Y a-t-il de la musique ou des chansons sur scène ?

Oui, ça chantonne de temps en temps, a cappella, puisque nous avons un sosie de Johnny et un de Gainsbourg. La bande-son a aussi son importance, même si elle est utilisée de manière sporadique, notamment via une radio qui diffuse des musiques.

La pièce inclut-elle des interactions avec le public ?

Oui, il y en a, même si elles sont subtiles. La mise en scène est pensée pour que le public se sente à l'intérieur de l'appartement de Momo, le sosie de Gainsbourg. Nous voulons qu'ils soient presque à table avec nous, pour vivre au plus près les drames quotidiens de cette famille un peu dysfonctionnelle.

Quels ont été les principaux défis dans la création de ce spectacle et l'interprétation de vos rôles ?

Le défi principal, qui s'est révélé au fur et à mesure du travail, a été de trouver la juste mesure pour incarner ces personnages. Il fallait déceler leurs failles profondes et les traiter avec vérité pour ne surtout pas tomber dans la caricature, ce qui est un risque quand on interprète des sosies.

Informations pratiques :