Vanessa Aiffe-Ceccaldi se présente seule en scène au Festival d'Avignon avec « Cache-cache », un spectacle autobiographique. Elle y retrace son histoire, celle d'une petite fille de 11 ans qui découvre un lourd secret de famille et le chemin de résilience qu'elle emprunte jusqu'à ses 50 ans. Une exploration intime de la force intérieure, de la passion du théâtre et des liens qui nous construisent. Le spectacle se joue au théâtre Le Petit Chien, à 19h05, du 5 au 26 juillet (relâche les mardis).
Avignon et Moi : Bonjour Vanessa Aiffe-Ceccaldi. Pourriez-vous nous présenter votre spectacle, « Cache-cache » ?
Vanessa Aiffe-Ceccaldi : Bonjour. « Cache Cache », c'est l'histoire de Thelma qui, à l'âge de 11 ans, découvre un secret de famille qui la concerne directement. Tout le monde est au courant, sauf elle. À partir de cette révélation, tout explose, et nous allons la suivre dans son parcours jusqu'à ses 50 ans. La force de Thelma, c'est son hypersensibilité et sa passion pour la scène. Elle a aussi un ange gardien sur cette terre : sa grand-mère, une grande fan d'opéra. Thelma va faire de son vécu une force. C’est une pièce sur la résilience, sur la capacité à trouver sa place dans la vie, parce que la vie est toujours plus forte.
Il s'agit donc d'une œuvre autobiographique ? C'est votre histoire ?
Oui, c'est mon histoire.
On imagine qu'il y avait un besoin de raconter cette histoire sur scène.
Il y avait un besoin, mais en même temps, j'avais beaucoup de pudeur. Alexandra Lamy, que je connais depuis vingt-huit ans, et Pierrick Quenouille, que je connais depuis dix-huit ans, ont joué un rôle clé. Pour mes quarante-neuf ans, j'étais avec Alexandra, Pierrick, ma fille et David Gachet. J'ai dit à Alexandra que j'avais très envie d'écrire un spectacle pour ma fille et moi. Elle m'a répondu : « Pourquoi tu te caches derrière ta fille ? Écris ton seule-en-scène. Tu as plein de belles choses à dire ». Alexandra est la première personne à qui j'ai raconté mon histoire. Savoir que mes deux meilleurs amis y croyaient si fort m'a donné la force de l'écrire.
Si vous deviez résumer la pièce en trois mots ?
Hypersensibilité, passion... Humour et larmes en même temps, ça vous va ? Et résilience, bien sûr. Comme je l'ai dit dans le résumé, la résilience est centrale.
Quel public aimeriez-vous toucher en priorité ?
Je dirais tout le public à partir de 12 ans. Des enfants d'amis de 12, 13 ou 14 ans ont été bouleversés, mais ont aussi beaucoup ri. J'ai vu des personnes très âgées adorer, ainsi que des gens de trente ans ou de mon âge. Je pense que le sujet est devenu universel, il parle à tout le monde. La limite de 12 ans nous semble juste.
Et qu'aimeriez-vous que les spectateurs retiennent en sortant de la salle ?
Qu'on a une force en nous, une petite flamme qui est toujours là et qui peut renaître, même quand on a l'impression d'être au fond du gouffre. Je ne dis pas que c'est facile, mais on peut le faire. En écrivant « Cache-cache », j'en suis devenue réellement persuadée.
Vous interprétez plusieurs personnages. Pouvez-vous nous en parler ?
Oui, j'incarne treize personnages. Il y a Thelma, bien sûr, qui est le personnage principal. Il y a aussi ma grand-mère, la maman, le maître de théâtre, des psys, le papa de cœur, le père biologique... Il y a également Roman, le petit frère de Thelma, et d'autres personnages qui existent à travers les yeux de Thelma, comme Mathias et Mehdi. J'en oublie sûrement, mais les spectateurs pourront découvrir les autres en venant voir la pièce !
Vous étiez très proche de votre grand-mère. N'est-ce pas trop difficile de l'incarner sur scène ?
Difficile, non. Extrêmement émouvant, oui. Quand j'ai commencé à travailler les personnages, Alexandra Lamy m'avait conseillé de trouver d'abord leur corps. À chaque fois que je trouvais celui de ma grand-mère, je pleurais. Ce n'était pas de la tristesse, mais de l'émotion pure, car j'avais la sensation de la faire revivre. Mon premier amoureux, qui a connu ma grand-mère, est venu voir la pièce et m'a dit : « Tu l'as vraiment fait revivre sur scène ». C'est donc quelque chose de très libérateur. D'ailleurs, quand je rentre sur scène, je regarde au-dessus de moi et je lui dis : « Allez mamie, on y va ». Ce n'est pas une question de religion, mais d'énergie.
Comment avez-vous travaillé cette incarnation des différents personnages ?
J'ai vraiment travaillé les personnages seule, chez moi, avant de les proposer à Régis Romele, le metteur en scène. Je les testais auprès d'Alexandra Lamy. On était à une terrasse de café et je lui disais : « Tiens, je vais te faire la mère », « Tiens, voilà la grand-mère ». Elle me disait : « Oui, ça fonctionne, on les voit, ils sont très reconnaissables ». En revanche, la manière dont le maître de théâtre entre en scène est une proposition de Régis, car nous avons été formés par le même maître.
Pourriez-vous nous donner un petit aperçu du personnage de la mère ?
Mais bien sûr ! La mère, elle est comme ça (changeant sa posture et sa voix) : « Ah oui, moi je suis comme ça ! ». D'ailleurs, ma mère est venue voir le spectacle et à la fin, c'était la star de la soirée. Elle disait : « Ah oui, vraiment, j'étais comme ça ! J'ai complètement changé, mais qu'est-ce que je suis drôle ! Non, ma fille m'a très bien faite, qu'est-ce que je suis drôle sur scène. J'ai quelque chose de truculent, on peut le dire, truculent ! ».
Pour finir, que diriez-vous à ceux qui hésiteraient encore à venir voir « Cache-cache » ?
Déjà, que la vie mérite d'être curieuse. Et ensuite, que les gens ressortent souvent du spectacle en me disant : « J'ai encore plus envie de vivre ». Alors, si vous avez envie de vivre encore plus fort, venez !
Pour aller voir la pièce :
Recevez la newsletter Avignon et Moi
Les bons plans, critiques, sorties et actus deux fois par semaine dans votre boîte mail.
S’inscrire gratuitement