Pour le Festival d'Avignon, l'artiste pluriel Lionel Damei présente "Mon truc en plumes d'auteur-e-s", un récital intime en hommage à Zizi Jeanmaire. Après avoir exploré les univers de Barbara et Dalida, il clôt son triptyque en révélant la facette poétique de l'icône du music-hall. Accompagné à l'accordéon, il ne se contente pas de reprendre les succès de Zizi , il plonge dans le répertoire que les plus grands - Gainsbourg, Aragon, Ferré, Nougaro - ont écrit pour elle, et y mêle ses propres compositions. Un spectacle qui, au-delà de l'hommage, raconte la naissance d'une vocation, celle d'un enfant de Marseille fasciné par le mouvement et la poésie. Rencontre avec un artiste pour qui la chanson est un geste.
Bonjour Lionel Damei. Vous présentez « Mon truc en plumes d'auteur-e-s » au Festival d'Avignon. Pouvez-vous nous décrire ce spectacle ?
Bonjour. C'est un spectacle de chansons, mais j'aime beaucoup le mot "récital", car il y a un véritable récit à l'intérieur. Il se compose d'environ dix-neuf chansons : douze issues du répertoire de Zizi Jeanmaire, écrites par de magnifiques auteurs comme Serge Gainsbourg, Bernard Dimey, Brigitte Fontaine, Barbara ou Claude Nougaro, et sept chansons de ma propre plume. Ces dernières viennent expliquer le pourquoi de ce spectacle. Je le fais parce que Zizi Jeanmaire, quand j'étais petit, a été fondamentale pour moi. Elle chantait et dansait merveilleusement bien. Le rêve de ma vie d'artiste, c'est précisément cela : une chanson en mouvement. Zizi Jeanmaire est véritablement l'ADN de ma vocation.
Pourquoi avoir choisi de consacrer un spectacle à Zizi Jeanmaire, après vos hommages à Barbara et Dalida ?
Parce que, lorsque j'étais enfant à Marseille, sur notre télévision en noir et blanc, elle amenait une couleur folle. Elle, comme Dalida, Petula Clark ou Sylvie Vartan. Le samedi soir, j'avais le droit de regarder les shows des Carpentier, et j'étais captivé. Le lendemain, j'essayais de reproduire ce que j'avais vu dans la cour de récréation.
Cela pouvait être compliqué auprès des autres garçons. Je suis ce qu'on appelle un garçon sensible, c'est un thème que j'aborde dans le spectacle. Et quand on grandit dans une ville méditerranéenne, il y a quelques décennies, ce n'était pas simple d'être un garçon qui aimait chanter et danser.
Si vous deviez résumer l'esprit de votre spectacle en trois mots ?
Je choisirais "Entre rire et chagrin". C'est le titre d'une très belle chanson que Valentine Petit, la fille de Zizi, a écrite pour sa mère sur une musique de Richard Galliano. Le spectacle navigue entre de nombreuses nuances : la joie, une certaine mélancolie, la douceur et beaucoup d'énergie. On passe par toutes ces plumes, littéraires et musicales, qui racontent les couleurs de la vie.
Qu'aimeriez-vous que le public retienne en sortant de la salle ?
J'aimerais qu'il retienne la musicalité. Celle des mots, bien sûr, mais aussi celle de mes deux complices musiciens, Noé Clerc et Nicolas Almosni. Ce sont de merveilleux accordéonistes de jazz qui joueront en alternance. C'est un très beau duo entre la voix et l'instrument. Je leur dois beaucoup, ce spectacle doit énormément à leur présence.
Vous n'êtes donc pas seul sur scène. Comment est née cette collaboration avec ces deux accordéonistes ?
Tout est parti d'un coup de cœur de Sergio Tomassi, qui fut l'accordéoniste de Barbara de 1987 jusqu'à son dernier concert. Il a beaucoup aimé mon univers et m'a présenté l'un de ses anciens élèves, Nicolas Almosni. Nous avons commencé à travailler en septembre dernier. Nicolas ne pouvant assurer toutes les dates, il a proposé à son ami Noé Clerc de rejoindre l'aventure. Ils ont arrangé la musique ensemble, mais chacun a son propre jeu, très différent. Pour moi, c'est une joie de passer d'un univers musical à l'autre selon qui m'accompagne.
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