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Rencontre avec Pauline Phélix et Romain Canonne

Artistes aux parcours aussi riches que complémentaires, Pauline Phélix et Romain Canonne forment le duo de la compagnie Les Bien lunés. Elle est comédienne, marionnettiste et titulaire d'un master en Études Théâtrales, lui a commencé comme cascadeur pour le cinéma avant de devenir acrobate et comédien burlesque. Ensemble, ils ont créé et interprètent « Juste un petit bout », un spectacle clownesque et gourmand qui explore avec poésie et humour les thèmes de la tentation et de la transgression. Une friandise à savourer en famille au Théâtre des 3 Raisins, qui s'adresse autant aux enfants dès 3 ans qu'aux adultes qui les accompagnent.

2 Juillet 2025 à 18h20 Par Mathilde Pallon

Avignon et Moi : Bonjour Pauline, bonjour Romain. Pourriez-vous nous présenter votre spectacle, « Juste un petit bout » ?

Pauline Phélix : C'est un duo de clowns sur le thème de la gourmandise et de l'interdit. Le spectacle explore comment le clown transgresse les règles, les conséquences que cela entraîne, et surtout, comment rendre tout cela joyeux et accessible aux plus jeunes, tout en plaisant aussi aux parents.

Romain Canonne : Oui, c'est un spectacle conçu pour toute la famille. Nous l'avons créé pour les enfants, mais avec la volonté de réunir tout le monde. Souvent, les parents nous confient après la représentation avoir traversé une large palette d'émotions. Il y a différentes strates de lecture pour les petits et pour les grands, et le but est vraiment de partager un moment qui parle à tous.

Le spectacle est annoncé pour un public à partir de 3 ans. Est-ce un âge idéal pour découvrir le clown ?

Pauline Phélix : Trois ans, c'est un bon âge. Nous sommes des clowns de théâtre, notre approche n'est pas faite pour effrayer, mais la transformation du comédien en clown peut parfois être impressionnante pour les tout-petits.

Comment est née l'idée de ce spectacle ?

Romain Canonne : Cela vient d'une demande que nous avons eue pour un spectacle jeune public. Nous sommes partis de thématiques qui nous sont chères et qui résonnent fort pour nos personnages de clowns. La gourmandise en est une ! Dans l'intimité, je suis très gourmand et il m'arrive de manger...

Pauline Phélix : ...un peu trop. Voire la part des autres ! Et c'est exactement le sujet du spectacle. C'est l'histoire de deux clowns, Pipoune et Henri, qui préparent méticuleusement leur goûter. C'est leur moment à eux, un véritable événement. Ils se font une promesse, mais que se passe-t-il si l'un d'eux n'est plus là, seul face à un tel délice ? Que se passe-t-il si l'on ne tient pas sa promesse ?

Si vous deviez résumer la pièce en trois mots chacun ?

Pauline Phélix : Je dirais : démesuré, poétique et transgressif.

Romain Canonne : Et moi : gourmand, amoureux et acrobatique.

Votre processus de création semble très collaboratif. Comment avez-vous travaillé ?

Pauline Phélix : L'idée est vraiment venue de nous deux. Nous avons travaillé à partir d'un canevas très classique dans l'art du clown : une mise en place, un conflit qui monte très haut, puis une résolution. Ensuite, nous y avons injecté notre propre poésie. L'écriture s'est faite au plateau, en testant des choses, en improvisant.

Romain Canonne : C'est une écriture de plateau. On a beaucoup joué le spectacle et on l'a retravaillé ensuite, on a répété pour modifier des choses. On continue d'ailleurs toujours d'améliorer des moments.

Êtes-vous toujours d'accord sur la direction à prendre ?

Romain Canonne : Globalement, oui. Nous avons suivi la même formation de clown, notamment avec Fred Robbe, donc nous partageons une vision commune. Après, nous avons nos spécificités. Je vais peut-être me concentrer sur l'engagement corporel de manière très précise, et Pauline a sa propre vision. Nous nous complétons.

Pauline Phélix : Il arrive que l'un propose quelque chose et que l'autre ne le sente pas du tout, et inversement. En général, on se rend vite compte que l'autre a raison quand le « non » est catégorique ! Mais on essaie toujours de tester et de s'ajuster.

Avec quoi souhaitez-vous que les spectateurs, petits et grands, repartent après avoir vu « Juste un petit bout » ?

Romain Canonne : De la joie ! Et du lien. Du lien entre les gens.

Pauline Phélix : De la joie, l'envie de partager un moment gourmand, et peut-être une belle image de ce que peut être le clown aujourd'hui. Une porte ouverte pour laisser s'exprimer ce qui déborde en nous.

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