Parmi les spectacles à ne pas manquer cet été à Avignon, "La Frivole" s'impose comme une parenthèse joyeuse et impertinente. Porté par la chanteuse et comédienne Emily Przeniczka , ce cabaret théâtral revisite avec malice le patrimoine des chansons coquines françaises. Accompagnée au piano par le virtuose Michel Crosio , elle ressuscite l'esprit des cabarets de la Rive-Gauche où l'on pouvait croiser Fréhel ou La Goulue. De Boris Vian à Colette Renard, en passant par Gainsbourg et Juliette , le duo offre un spectacle débordant d'énergie, de rires et d'une complicité évidente avec le public. Nous avons rencontré cette "enfant de la balle" pour discuter de son spectacle.
Avignon et Moi : Pouvez-vous nous présenter votre spectacle, "La Frivole" ?
Emily Przeniczka : C'est un spectacle de chanson coquine qui plonge le public dans l'ambiance d'un cabaret Rive Gauche. J'y incarne une chanteuse fantasque avec une gouaille et un franc-parler qui rappellent l'époque de Fréhel. Mais c'est aussi une forme de stand-up, car les chansons sont avant tout un prétexte pour jouer avec les spectateurs. La participation du public est essentielle ; c'est un spectacle musical et théâtral où l'improvisation a toute sa place.
Si vous deviez résumer ce spectacle en trois mots ?
Emily Przeniczka : Je dirais : drôle, fantasque et sans-gêne. Les critiques disent de moi que je suis "malicieuse, parfois corrosive, mais toujours drôle et touchante", donc ça correspond bien !
D’où vous vient cet amour pour ce répertoire de la chanson française ?
Emily Przeniczka : Je suis une amoureuse de la chanson à texte. J'admire profondément Boris Vian, Colette Renard, Serge Gainsbourg ou encore Juliette. Mais c'est surtout une histoire de famille. J'ai grandi dans cet univers ; mon père était ventriloque, magicien et musicien. Je suis tombée dans la marmite du cabaret et du spectacle de rue toute petite. Communiquer avec le public est une seconde nature. Avec "La Frivole", je reviens à mes premières amours.
À quel public s'adresse ce spectacle ?
Emily Przeniczka : À tout le monde ! C'est de la chanson coquine, mais comme le soulignent les critiques, ce n'est "jamais vulgaire". Le spectacle s'ouvre d'ailleurs sur "Les nuits d'une demoiselle" de Colette Renard pour annoncer la couleur : on chante l'amour charnel, mais avec humour et finesse. J'ai souvent des enfants dans la salle, et leur présence crée des situations comiques délicieuses. C'est une occasion pour tous de vibrer au son d'un piano-voix en direct et de s'amuser, tout simplement.
Qu’aimeriez-vous que les spectateurs retiennent en sortant de la salle ?
Emily Przeniczka : Que le spectacle est "bien fait" et qu'ils ont passé une excellente soirée, comme au cabaret. Quand on reprend des chansons si connues, l'essentiel est d'y mettre notre patte. Le plus beau compliment, c'est quand un spectateur vient me voir et me dit : "Cette chanson, je la connaissais par cœur. Ce soir, je l'ai comprise." C'est ce qui est arrivé plusieurs fois avec "La Complainte des Filles de joie" de Brassens, que les spectateurs décrivent comme un "moment intense". Si j'y parviens, ma mission est accomplie.
Il faut aussi souligner le talent de mon complice, Michel Crosio. C'est un pianiste virtuose, reconnu internationalement, qui a travaillé avec des légendes comme Nina Simone ou Jimmy Cliff. Sa maîtrise de l'improvisation et de la "cascade musicale" est essentielle au spectacle, elle permet ces moments de folie et d'échange. C'est notre complicité qui fait revivre le vrai cabaret.
Informations pratiques :
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